La Fédération française de l’assurance (FFA) pourrait devenir le théâtre d’une scission à cause d’une divergence d’opinions entre ses membres. À l’origine de la discorde : la nouvelle loi relative à la délégation d’assurance, ou plus exactement la loi sur la résiliation infra-annuelle du contrat d’assurance emprunteur. Alors qu’elle est fortement décriée par les bancassureurs, cette disposition réglementaire est toutefois accueillie favorablement par les assureurs mutualistes et les sociétés anonymes, ce qui crée de vives tensions au sein de la jeune fédération. Les bancassureurs tenteraient-ils de préserver leur pré carré ? Au sein de la FFA, les membres ont toujours veillé à laisser transparaître une solidarité à toute épreuve. Et même lorsque les bancassureurs ont été pointés du doigt lors de l’affaire du Crédit Mutuel, les autres membres, à savoir les assureurs mutualistes et les sociétés anonymes, ont décidé de les soutenir. Toujours dans une volonté de faire bloc, lorsque la loi Bourquin n’était encore qu’au stade de la proposition, les deux autres membres de la FFA ont préféré ne pas prendre position, sachant que les bancassureurs s’opposaient à l’initiative de l’ancien sénateur du Doubs. Officiellement, la FFA s’opposait à ladite loi, mais officieusement, bon nombre de ses membres souhaitaient qu’elle soit adoptée ; ce qui fut le cas. Une première scission est donc venue fragiliser l’unité au sein de la maison commune. Aujourd’hui, cette cohésion est une fois de plus mise à rude épreuve avec la nouvelle législation relative à la résiliation infra-annuelle de l’assurance prêt immobilier. Important Au grand dam des bancassureurs, qui accaparent encore largement le marché de l’assurance de prêt, les autres membres de la FFA affichent leur soutien à cette nouvelle proposition, laquelle devrait, selon eux, permettre une concurrence beaucoup plus saine. Un divorce inéluctable ? Cette nouvelle prise de position de la part des autres membres de « la maison commune de l’assurance » pourrait être le point de non-retour conduisant les bancassureurs à définitivement claquer la porte. En effet, selon une source proche du dossier, les deux « clans » sont désormais irréconciliables. Dans une ultime tentative d’apaisement, la vice-présidence de la FFA et la présidence du Groupement des bancassureurs ont été confiées à une seule et même personne, à savoir Antoine Lissowski. Mais cela risque de ne plus suffire puisque son mandat au sein de la FFA expire dans moins d’un an.