Le resserrement des conditions d’octroi de prêt immobilier exclut les ménages jeunes et modestes. Toutefois, il n’a pas freiné l’activité sur le marché du crédit et n’a certainement pas mis un terme à la hausse des prix. La pierre, en particulier dans l’ancien, coute de plus en plus cher, à en croire les chiffres des professionnels du secteur pour février. Des performances exceptionnelles pour un mois de février Historiquement, l’hiver est une période calme dans le domaine de l’immobilier. Il faut ainsi attendre le printemps pour que l’activité reprenne vraiment et que les prix augmentent. Mais 2020 fait exception. Important Entre janvier et février, un enchérissement de 0,2 % des biens a été observé sur l’ensemble du territoire. Et une analyse des chiffres cumulés des deux premiers mois de l’année montre une progression de 0,3 % depuis le 1er janvier. La hausse a été évidemment plus marquée dans les 50 plus grandes villes (+0,5 %). À l’échelle des 10 plus grandes métropoles, ce taux grimpe à 0,7 %, et dans la capitale, qui est décidément un cas à part, il atteint 1,3 % ! Après avoir franchi le cap symbolique des 10 000 euros au cours de l’été 2019, le prix du mètre carré dans la Ville Lumière dépasse déjà les 10 500 euros et devrait atteindre les 11 000 euros avec l’arrivée des beaux jours. Paris devance ainsi Lyon, Lille et Rennes (+1,3 %), mais aussi Nantes (+0,9 %). Malgré des taux d’intérêt toujours très compétitifs (1,13 % hors assurance emprunteur en janvier), la conséquence de cette poursuite de la hausse des prix est la dégradation du pouvoir d’achat immobilier des ménages. En six ans, cet indicateur a connu une baisse notable à Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes ou encore Toulouse. En revanche, et le fait est suffisamment surprenant pour être souligné, le pouvoir d’achat des Parisiens est resté stable sur la période. Pas d’impact des recommandations du HCSF concernant le crédit immobilier Important Pour autant, la demande reste soutenue, maintenant le rapport de force en faveur des vendeurs sur les marchés sous tension. Par exemple, Strasbourg compte 1,3 potentiel acquéreur pour 1 cédant. À Rennes, le rapport est de 1,27 pour 1. L’effervescence inhabituelle pour un début d’année montre l’impact limité de l’application des préconisations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) pour protéger les banques et lutter contre le surendettement des ménages. Les principales recommandations sont l’arrêt des prêts de plus de 25 ans et le strict respect du plafond de taux d’endettement de 33 %.