Les Français qui envisagent de souscrire un prêt à l’habitat doivent s’armer de patience, encore plus que d’habitude. Le confinement imposé par le coronavirus réduit en effet le personnel des banques, allongeant le temps de traitement. Les courtiers immobiliers recommandent aux emprunteurs de négocier un allongement du délai des conditions suspensives sur l’obtention du crédit à 60 jours. Délais de traitement allongés depuis le début de l’épidémie Ces derniers mois, les délais de traitement des demandes de prêt immobilier s’étaient nettement allongés à cause d’une demande soutenue attribuée notamment à la faiblesse des taux d’intérêt. Important Et il est fort probable que les emprunteurs doivent attendre plusieurs semaines supplémentaires pour obtenir une réponse positive ou négative de la part de la banque. Et les nouveaux dossiers étant prioritaires, les consommateurs qui se lancent dans une renégociation de crédit afin de bénéficier d’un taux plus attractif doivent attendre encore plus longtemps. En effet, les établissements prêteurs sont également impactés par le coronavirus. Les agences se retrouvent avec un effectif très réduit, confinement oblige. Déjà, avant l’allocution télévisée du président le 16 mars, certains salariés étaient en arrêt maladie, d’autres étaient contraints de s’absenter pour garder leurs enfants à domicile, quelques-uns avaient commencé à travailler à distance. Les banques avaient ainsi recommandé aux courtiers d’éviter de s’engager sur des délais trop courts, tout en s’engageant à faire le nécessaire pour maintenir un niveau de service acceptable. Ces derniers encouragent à leur tour leurs clients à négocier un délai de 60 jours pour la condition suspensive sur l’obtention du financement au moment de signer un compromis de vente. Pas de fermeture du robinet du crédit à l’habitat Les candidats à l’accès à la propriété qui planifient un déménagement avant la rentrée de septembre et souhaitent donc conclure la transaction avant l’été risquent donc de déchanter. Pour éviter un décalage trop important, les banques les enjoignent à présenter dès le départ un dossier complet et bien ficelé, qui minimisera les correspondances. Certains établissements suggèrent même de transmettre des photos du bien ciblé afin que leurs équipes puissent en évaluer la qualité et la valeur. Autant d’éléments pour accélérer le processus et augmenter les chances pour l’emprunteur, surtout si son apport personnel est limité, de décrocher le capital sollicité. Il est également conseillé de chercher le plus tôt possible une bonne assurance de prêt immobilier. Cette couverture est exigée par tout prêteur pour se prémunir des défaillances d’un emprunteur pour cause de décès, d’invalidité, d’incapacité de travail ou de perte d’emploi. Dans un contexte de taux bas, c’est le levier le plus efficace pour faire baisser le coût de son crédit. Heureusement pour les futurs propriétaires, malgré la pandémie, le robinet du crédit à l’habitat ne devrait pas être fermé. Faisant suite à l’annonce par la BCE d’une série de mesures visant à booster la distribution de prêts aux entreprises et aux particuliers, le gouverneur de la Banque de France s’est engagé dans ce sens. Il entend ainsi proposer au HCSF le relâchement des réserves « contracycliques » des grands groupes bancaires.