L’immobilier résidentiel ancien en France a signé une année 2019 record à tous points de vue. Les prix, notamment, ont connu une forte hausse, une tendance qui dure depuis des années. Le dernier retournement en date sur ce secteur remonte à 2008, conséquence de la crise financière et du durcissement des conditions de prêt. Dernière baisse marquée des prix immobiliers en 2008 La dernière baisse des prix des logements sur le marché français de l’immobilier ancien date de 2008. Une chute de 15 % du volume de transactions a entraîné 3,1 % de recul des prix sur un an, D’après les données de la Fnaim. Il s’agit de la première inversion de la tendance en dix ans. Pendant neuf mois, Paris fait exception avec une augmentation de 4,81 %, avant d’être happée par le mouvement au dernier trimestre, en repli de 5,9 %. Avec la crise, les logements sont hors de portée des ménages. De plus, les conditions d’octroi des banques se resserrent. Résultat, Important La distribution de prêts aux particuliers connaît un coup de frein et le volume tombe de 21 %, tandis que le taux moyen grimpe à 5 % en fin d’année. Il faut encore y ajouter les frais annexes et l’indispensable assurance de prêt immobilier destinée à garantir le remboursement du crédit en cas de défaillance de l’emprunteur. Le recul se poursuit en 2009 (-4,9 % d’après la Fnaim) dans l’ancien, mais contrairement à la crise immobilière des années 90, marquée par un recul des prix de 1991 à 1997, la baisse de 2008 ne dure pas grâce à une demande soutenue dans la plupart des régions. Un dernier décrochage est ainsi enregistré en 2015-2016, et depuis, la progression a été ininterrompue. Une situation totalement différente en 2019 Ces quatre dernières années, les taux de crédit à l’habitat ont chuté en France, et sont stables à des seuils historiques. En novembre 2019, la moyenne se situait à 1,12 %, toutes durées confondues, soit six fois moins qu’au début du millénaire. Important Ce mouvement baissier continu a amélioré le pouvoir d’achat des ménages, dopant l’activité sur le marché immobilier. Pour preuve, selon un rapport des notaires arrêté au 30 septembre, plus d’un million de transactions ont été conclues l’an dernier dans l’ancien. C’est 10,4 % de plus qu’en 2018. Les prix ont également connu une forte hausse, au point que le mètre carré dans de nombreux quartiers parisiens a franchi la barre symbolique des 10 000 euros. La production de crédit a également explosé, suscitant l’inquiétude des autorités. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) est d’ailleurs intervenu, recommandant aux banques de Limiter leur prise de risque. Les prêts de plus de 25 ans sont déconseillés, tout comme le dépassement d’un taux d’endettement de 33 %. Pour les professionnels, Ce durcissement des règles pourrait entraîner un ralentissement sur le marché. Toutefois, tout comme les notaires, ils n’anticipent aucun recul important des prix à court terme, notamment avec la faiblesse des taux permise par le maintien de la politique accommodante de la BCE. Ces mêmes taux bas accroissent l’attractivité de la pierre par rapport aux autres actifs.