Le monde de la finance en France accueillera un nouveau pôle public en 2021. L’Autorité de la concurrence vient en effet de donner son aval à la constitution d’un organisme de bancassurance public « sans condition particulière ». Pour concrétiser ce projet lancé à l’initiative du gouvernement, CNP Assurances et La Banque Postale vont se rapprocher via deux opérations capitalistiques. Réorganisations capitalistiques pour la création du nouveau pôle financier Une réorganisation complexe de la détention du capital du groupe La Poste et de CNP Assurances sera nécessaire à la création du poids lourd financier public. Important La Banque Postale s’apprête à prendre le contrôle de CNP Assurances, leader en assurance de crédit et détenteur de 8,6 % de parts du marché tricolore. En parallèle, La Poste va passer sous le giron la Caisse des Dépôts, changement qui se fera en deux étapes. En premier lieu, les parts de CNP Assurances détenues par l’État (40,87 %) et la CDC (1,11 %) seront vendues au groupe La Poste. De son côté, celui-ci cède sa participation à sa filiale bancaire, laquelle va posséder à ce stade 62,13 % du capital de l’assureur, dont la valorisation est supérieure à 12 milliards d’euros. Secundo, la Caisse des Dépôts va débourser près d’un milliard d’euros pour acheter des parts supplémentaires de La Poste et passer majoritaire à 66 %, les 34 % restants demeurant la propriété de l’État. Pas de risque pour la concurrence sur les secteurs de la banque et de l’assurance Avant de donner son accord au mariage entre La Banque Postale et CNP Assurances, l’Autorité a effectué une analyse des nombreux marchés sur lesquels le CDC et le groupe La Poste sont actifs, dont l’immobilier, la santé, le traitement des données... Toutefois, l’accent a bien entendu été mis sur les domaines de la banque et de l’assurance. Sur ce dernier, l’Argus de l’assurance place CNP Assurances en troisième position de son palmarès 2018 avec un chiffre d’affaires de 21,6 milliards d’euros. Le gendarme de la concurrence souligne le poids « modéré » de ces sociétés sur les différents marchés. En outre, d’autres concurrents historiques d’envergure y sont présents (BPCE, Crédit Agricole, BNP Paribas Crédit Mutuel), écartant la possibilité d’une domination par le nouveau mastodonte de la finance. Il exclut en conséquence « Tout risque de perturber l’équilibre sur ces secteurs ».