Malgré les efforts des autorités pour libéraliser la concurrence sur le marché français de l’assurance emprunteur, les contrats de groupe des banques dominent encore avec 85 % de parts en 2018. Toutefois, les compagnies indépendantes et courtiers se démènent pour encourager la souscription de couvertures individuelles. Évolution du marché grâce à l’essor des contrats individuels D’après les données officielles de 2018, « Les contrats d’assurance de prêt en délégation ne représentent que 15 % du marché, soit une progression de seulement deux points depuis 2008. » Et ce n’est pas faute de sensibilisation et de proposition d’une offre alternative aux emprunteurs par les intermédiaires. Les établissements prêteurs sont en effet peu disposés à laisser échapper des clients sur un produit rémunérateur, surtout dans un contexte de faiblesse persistante des taux de crédit. Le non-respect de la condition d’équivalence des garanties est souvent invoqué pour justifier un refus. D’autres consentent une révision tarifaire afin de s’aligner à celui du contrat de substitution afin que l’assuré ne trouve aucun intérêt à aller voir ailleurs. Un levier pour diminuer le coût d’un crédit immobilier Malgré ces freins, les Français savent désormais qu’ils peuvent réaliser des économies substantielles grâce à une couverture sur mesure. Un couple jeune et en bonne santé peut ainsi espérer gagner plus de 10 000 euros sur la durée totale du prêt grâce à un changement d’assurance. Pour certaines personnes dont le profil présente un risque élevé pour des raisons de santé ou d’activités professionnelles et extraprofessionnelles, en revanche, l’assurance groupe est parfois plus compétitive. Important L’essor des offres alternatives a par ailleurs permis de tirer les prix vers le bas. Une évolution intervenue en janvier 2019 a néanmoins enrayé partiellement cette baisse. En effet, la Taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) est aujourd’hui appliquée à l’ensemble des garanties de l’assurance de crédit, même la garantie décès, dont l’exonération est supprimée. Important En 2020, avec le maintien de la politique incitative de la BCE, les taux d’intérêt devraient rester bas. Ce phénomène augmente d’autant la part relative de l’assurance de prêt, qui atteint parfois 40 %. Pour les emprunteurs, c’est actuellement le levier le plus efficace pour réduire le coût total de leur financement. Meilleure prise en compte des risques de santé Aussi bien les banques que les intermédiaires en crédit ou en assurance, y compris les comparateurs, se livrent une bataille sans merci pour séduire les assurés en jouant sur le facteur prix, profitant d’une ouverture plus large du marché. Car un public autrefois exclu du marché du crédit a désormais de meilleures chances de décrocher une bonne couverture et d’emprunter dans de bonnes conditions : les personnes souffrant ou ayant souffert d’une pathologie grave. Le « droit à l’oubli », instauré en 2015, lève l’obligation de déclarer à l’assureur une maladie ancienne si le protocole thérapeutique a pris fin depuis plus de 10 ans et qu’aucune rechute n’a été constatée. Ainsi, ils obtiennent une offre sans majoration de la prime ni exclusion de garanties. Pour les candidats à l’accès à la propriété qui ne satisfont pas aux conditions du droit à l’oubli, la convention Aeras (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) est associée à une liste de maladies pour lesquelles l’assuré bénéficie de conditions standards ou obtient un contrat avec un plafonnement des surprimes. Cette grille de référence est actualisée régulièrement pour tenir compte des avancées médicales. Suivant les évolutions législatives, les assureurs affinent leur offre grâce aux nouvelles expertises développées par leurs équipes dans la gestion des risques de santé.