La nouvelle directrice générale de la Royal Bank of Scotland (RBS.L), Alison Rose, a récemment dévoilé la nouvelle stratégie pour la banque financée par les contribuables. Celle-ci implique notamment la réduction radicale de la taille de sa banque d’investissement déficitaire et le changement de son nom en NatWest. Changement de nom pour le groupe Alison Rose, qui a remplacé l’ancien PDG Ross McEwan en novembre, devenant ainsi la première femme à diriger l’une des principales banques britanniques, espère qu’un changement de nom aidera à redorer l’image de l’enseigne. Celle-ci avait été éclaboussée par de nombreux scandales après un sauvetage par les contribuables à hauteur de 45 milliards de livres pendant la crise financière de 2008. Le groupe cessera d’utiliser un nom vieux de 293 ans et adoptera la marque NatWest. Cette dénomination vient de National Westminster Bank, que RBS a achetée en 2000, et dont la popularité est intacte, à en juger par les enquêtes de satisfaction menées auprès des consommateurs. Important La stratégie d’Alison Rose comprend des mesures visant à réduire de moitié les actifs pondérés en fonction des risques de la banque d’investissement NatWest Markets à 20 milliards de livres (26,10 milliards de dollars). Elle a également annoncé que rendre la banque plus verte serait une priorité absolue afin de contribuer à la lutte contre l’un des problèmes majeurs de notre génération. Alison Rose Dans ce cadre, la banque cessera de financer des centrales au charbon d’ici 2030 et vise à rendre ses propres opérations à carbone positif d’ici 2025. Risque de suppressions d’emplois supplémentaires Malgré les réductions prévues par NatWest Markets, le groupe prévoit de ralentir légèrement le rythme global de réduction des coûts, visant 250 millions de livres d’économies en 2020, contre 307 millions de livres en 2019. Cependant, les experts estiment que cela entraînera probablement des suppressions d’emplois massives, après une réduction d’effectifs de 3000 personnes l’an dernier. La banque a annoncé viser une réduction de son coussin de fonds propres de base à 13 %-14 % sur le « moyen à long terme », contre 16,2 % en 2019, et un retour sur fonds propres de 9 % à 11 % sur la même période après avoir atteint 9,4 % en 2019. Enfin, RBS confirme que Mark Bailie, le patron de la toute nouvelle banque numérique Bo, avait démissionné et partirait avec effet immédiat, alors que les investisseurs s’inquiétaient de la viabilité commerciale de l’entreprise. Bailie sera remplacé par Marieke Flament, à la tête de la marque numérique Mettle, qui dirigera donc les deux entreprises. Dividendes inférieurs aux prévisions Important La banque a déclaré des bénéfices avant impôts de 4,2 milliards de livres pour 2019, soit 24 % de plus qu’en 2018 et au-dessus des attentes des analystes. Mais les résultats ont été minés par une perte de 121 millions de livres sterling chez NatWest Markets et par une provision de 900 millions de livres sterling annoncée précédemment pour indemniser les victimes des ventes abusives d’assurance de prêt immobilier, le plus gros scandale de l’industrie financière. De plus, les bénéfices plus élevés que prévu ont été éclipsés par un dividende inférieur de huit pence aux prévisions, entraînant un repli de 6 % des actions et démontrant le défi auquel Alison Rose est confrontée pour convaincre les investisseurs. Le paiement s’élèvera à 1 milliard de livres, incluant 600 millions de livres pour les particuliers, qui détiennent toujours 62 % de la banque. Le président de RBS, Howard Davies, a déclaré aux journalistes que La banque préfère utiliser l’excédent de capital pour racheter les actions du gouvernement au fur et à mesure de la reprise des ventes après le budget du 11 mars. Howard Davies Les analystes voient le changement d’un mauvais œil, KBW affirmant que Le chantier RBS n’avait pas de fin et jugeant les perspectives très mauvaises, tandis que Jefferies pense que « les investisseurs seront déçus du rendement du capital.