Alors que la pandémie de Covid-19 a entraîné une forte hausse du chômage, entre autres conséquences économiques, très peu de Français détiennent une assurance les protégeant contre les difficultés financières dues à une perte d’emploi. Le coût de ce type de garantie représente le principal frein à leur souscription. La garantie perte d’emploi négligée par les souscripteurs d’une assurance emprunteur Afin de limiter le risque de contamination, le gouvernement vient d’imposer pour la deuxième fois un confinement général. Or, avec le ralentissement de l’activité et la fermeture de milliers de commerces et d’entreprises, le chômage augmente et une dégradation de la situation est redoutée. Important Or, malheureusement, les ménages qui ont un crédit immobilier en cours sont très peu nombreux à avoir inclus la garantie perte d’emploi dans leur contrat d’assurance emprunteur. Rappelons que cette couverture est exigée par les banques à tout demandeur d’un prêt à l’habitat ou d’un autre financement au montant et/ou à la durée conséquente. Son rôle est de protéger les deux parties contre tout accident de la vie susceptible d’empêcher le remboursement de la dette. Elle couvre ainsi les cas de décès, de perte d’autonomie, d’invalidité temporaire totale ou partielle, mais aussi la perte d’emploi. Seulement, cette dernière garantie est facultative, contrairement aux trois autres. De plus, elle est coûteuse, alors que les porteurs d’un projet immobilier cherchent à réduire le coût total de leur crédit. Un récent rapport publié par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) révèle ainsi que La part de la garantie perte d’emploi sur l’ensemble des primes relatives l’assurance de prêt en 2019 n’est que de 2 %. En comparaison, la garantie décès a généré 72 % des cotisations, les garanties arrêt de travail ou incapacité-invalidité s’arrogeant les 26 % restants. Des critiques envers le modèle actuel de la garantie perte d’emploi Certains professionnels du secteur critiquent d’ailleurs le manque de pertinence du modèle de la garantie perte d’emploi telle qu’on le connaît. D’une part, celle-ci alourdit considérablement le taux d’assurance applicable. D’autre part, elle est assortie de délais de carence et franchise élevés qui décalent le moment où l’assuré est enfin pris en charge. Autre inconvénient, seule la perte involontaire d’emploi est couverte. Autrement dit, la plupart des cas de rupture conventionnelle sont exclus. De même, les départs volontaires, même dûment justifiés, par exemple par la mutation professionnelle du conjoint, ne sont pas pris en compte. Dans l’éventualité d’une baisse de revenus, et sans assurance emprunteur pour prendre le relai du paiement des mensualités, le risque d’impayés croît, poussant les banquiers et assureurs à davantage de prudence. Pour les candidats à l’accession à la propriété, cela signifie un resserrement supplémentaire des critères d’obtention d’un crédit. Pour l’heure, les prêteurs disent Ne pas avoir observé de bond des défauts de paiement. Les dispositifs d’aide publics ont sans doute permis aux ménages de limiter la casse jusqu’ici, mais une véritable « vague » est redoutée en début d’année prochaine.