En imposant le contrat d’assurance groupe aux emprunteurs, les établissements bancaires cherchaient à minimiser les risques de défaillance sur les prêts immobiliers tout en s’assurant une recette supplémentaire pour compenser le manque à gagner engendré par la faiblesse des taux d’intérêt. Mais avec l’entrée en vigueur des lois Lagarde et Hamon, ainsi que l’amendement Bourquin, leur marge de manœuvre semble s’être considérablement réduite. Toujours une forte domination des banques… Le marché de l’assurance prêt immobilier s’est considérablement libéralisé. Le mouvement a été initié par Christine Lagarde, du temps où elle était ministre de l’Économie (2010). Par l’intermédiaire d’une loi qui porte son nom, elle avait permis aux porteurs de projet d’externaliser l’assurance de leur prêt immobilier. Autrement dit, ils n’étaient plus contraints d’accepter le contrat de groupe proposé par la banque prêteuse. La loi Hamon et l’amendement Bourquin sont venus améliorer le dispositif, notamment en ce qui concerne la résiliation du contrat d’assurance signée avec la banque. Néanmoins, les banques accaparent toujours autant le marché, l’assurance emprunteur étant considérée comme gage de leur résilience face aux baisses vertigineuses des taux ces dernières années. Important De leur côté, les candidats à l’acquisition hésitent à exercer leur droit à la délégation d’assurance, de peur de voir leur demande refusée. Pour cette raison, les banques continuent de dominer le secteur de l’assurance emprunteur. Elles représentent encore 74,5 % du marché l’année dernière. Cette mainmise des établissements bancaires semble toutefois se relâcher. En effet, il faut savoir que cette part était de 80,2 % en 2017. … Mais l’ouverture à la concurrence profite aux emprunteurs Important L’instauration de la délégation d’assurance est, néanmoins, loin d’être un échec. La concurrence a contribué à baisser le montant des primes et permis d’améliorer le niveau des garanties. Motivés par la course aux clients, 60 % des bancassureurs ont réduit leurs tarifs entre fin 2018 et aujourd’hui. Sur la même période, une baisse des prix est constatée chez 71 % des assureurs indépendants (ou assureurs alternatifs). Un amendement pour mettre fin à certaines pratiques trompeuses Dans le cadre de la loi Asap, l’assurance emprunteur fera l’objet d’un énième amendement. Ce dernier aura pour but de mettre fin à certaines pratiques douteuses, notamment de la part de certaines banques qui omettent volontairement d’informer leurs clients de l’existence du droit à la délégation d’assurance ou encore rendent fastidieuses les démarches pour la résiliation de contrat.