À peine sortis du confinement, les Français se sont rués vers les agences immobilières, pressés de déménager et de trouver un logement plus spacieux et confortable. Les transactions mises en suspens pendant la crise ont également été vite finalisées, faisant transparaître une reprise très dynamique du marché. Mais de l’avis des observateurs spécialisés, cet emballement peut être trompeur. Redémarrage sur les chapeaux de roue pour l’immobilier ancien Le marché de l’immobilier post-confinement est principalement porté par l’ancien. Le neuf bloque un peu à cause de la pénurie d’offres. Les chantiers ont été mis à l’arrêt, causant des retards de livraison, et les nouveaux permis de construire se heurtent à la lenteur administrative. Important Autres biens, autre ambiance. Le marché de l’immobilier ancien connait une grande effervescence depuis le déconfinement. Au mois de juin, le nombre de transactions conclues a même dépassé le niveau enregistré à la même période de l’année dernière. Mais les observateurs tiennent à tempérer la situation en évoquant un effet « rattrapage » qui risque de s’estomper bien assez vite. Selon eux, le mieux serait d’attendre le comportement du marché au cours des mois de juillet et août. L’analyse effectuée après ce délai sera beaucoup plus pertinente. Des rêves qui risquent de ne jamais devenir réalité Beaucoup d’enquêtes et de sondages ont relaté le rêve des ménages français de déménager dans un logement plus grand, dans l’idéal dans une maison individuelle, à la sortie de la ville et disposant d’un espace extérieur. Mais la réalité immobilière va vite rattraper les aspirants à la propriété. Important D’une part, la baisse des prix escomptée n’a pas eu lieu, la tendance étant même restée à la hausse ; et d’autre part, les conditions de prêt ont été durcies, sur recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF). L’accès au financement ne sera plus garanti pour les personnes disposant d’un faible apport personnel et l’assurance d’emprunt immobilier coûtera plus cher aux personnes âgées et celles présentant une santé physique défaillante. Les analystes en concluent que le manque à gagner occasionné par le confinement ne pourra pas être résorbé pour cette année, à moins que le marché de l’immobilier ne connaisse un été tonitruant.