Tous les secteurs d’activités, sans exception, ont été touchés par la crise sanitaire liée au coronavirus. Si des secteurs comme l’immobilier relèvent peu à peu la tête, d’autres comme celui de l’assurance se sentent aujourd’hui doublement floués. Acteurs majeurs de la relance économique post-covid, les assureurs essuient des critiques de toutes parts. Les compagnies d’assurance comme bouc émissaire ? Les observateurs n’ont pas été tendres avec les compagnies d’assurance alors que, comme toutes les entreprises, celles-ci ont subi de plein fouet la crise sanitaire et la paralysie économique qu’elle a engendrée. Parmi les reproches qui reviennent le plus souvent figure la lenteur dans les interventions. Selon les observateurs, les compagnies d’assurance auraient dû être plus promptes à prendre les mesures nécessaires pour sauver les entreprises assurées en difficulté. Leurs tergiversations à combler les premières pertes essuyées ont plongé bon nombre de sociétés dans une situation délicate qui aurait pu être évitée. Sans aller jusqu’à accuser les assureurs d’être responsables des faillites, les observateurs déplorent certaines zones d’ombre dans les contrats d’assurance, lesquelles ont même donné lieu à des actions en justice de la part d’entreprises qui se sont senties flouées. Sur certaines affaires, les entreprises plaignantes ont eu gain de cause. Mais même les compagnies qui n’ont, à priori, pas grand-chose à se reprocher ont vu leur image fortement écornée. Des milliards d’euros engagés Pourtant, au vu des chiffres communiqués, les compagnies d’assurance ont mis du cœur à l’ouvrage pour soutenir les entreprises en difficulté. ImportantSous l’impulsion du gouvernement, elles ont contribué, à hauteur de 1,5 milliard d’euros au plan de relance économique. Outre ledit plan, les assureurs ont également mis en place d’autres actions, toujours dans le but de soutenir leurs clients, portant ainsi leur participation à l’effort à près de 4 milliards d’euros. Mésentente entre les compagnies Outre certaines erreurs de communication qu’elles reconnaissent volontiers, les compagnies d’assurance déplorent un manque de solidarité entre elles. Certaines compagnies subissent la critique de leurs homologues à cause de leur pratique jugée malsaine, et ce, en faisant leur publicité sur fond de crise et aux dépens des autres. Par exemple, les 200 millions d’euros versés par le Crédit Mutuel à ses clients professionnels ont été perçus comme une tentative malhonnête de payer moins d’indemnités aux clients qui méritent véritablement d’être couverts. Autre compagnie à subir les foudres de ses consœurs, la Maif qui a versé 100 millions d’euros à ses clients, à priori pour rembourser des assurances auto n’ayant pas servi pendant le confinement. Le geste part d’une bonne intention, mais ceci met la pression sur les autres compagnies qui n’ont pas les moyens de faire pareil. Il n’est désormais plus question de concurrence, mais de rivalité entre les différents acteurs. Et l’intérêt grandissant des particuliers pour la délégation de l’assurance de prêt risque d’exacerber encore plus les tensions. Le marché est si lucratif que certains assureurs anticipent déjà des coups bas de la part de leurs homologues.