Deux mois après la levée du confinement, le marché de l’immobilier a presque retrouvé sa vitesse de croisière, enregistrant même un mois de juin prolifique. Néanmoins, de nombreuses demandes de prêt sont rejetées et la crise sanitaire n’y est pas totalement étrangère. Mais à elle seule, la crise n’explique pas l’exclusion de certains profils du marché du crédit. Une plus grande méfiance de la part des banques La crise sanitaire n’est pas exempte de tout reproche dans la nouvelle posture adoptée par les banques. En effet, en étant en première ligne des secteurs les plus touchés par la crise et les mesures de confinement, les établissements bancaires tiennent aujourd’hui à soigner leur marge et limitent les prises de risque vis-à-vis des emprunteurs. Important Les taux n’ont subi qu’une hausse moindre, presque inexistante, mais les banques sont devenues plus sélectives. Les meilleurs profils, à savoir les personnes en bonne santé et disposant d’une situation financière stable, ont la priorité sur les financements de projet. Les jeunes, avec peu ou pas d’apport, partent avec un énorme handicap dans la course au crédit. À l’inverse, ceux qui ont pu épargner pendant la période trouble du confinement ont un atout supplémentaire à faire valoir pour obtenir leur financement. Le niveau du taux d’usure reste un facteur d’exclusion Sujet de plainte pour nombreux professionnels, le taux d’usure, de par son mode de calcul, se maintient à un niveau très bas. Or, toujours dans un contexte de méfiance de la part des organismes de crédit, les emprunteurs qui présentent un état de santé jugé défaillant héritent d’une assurance de prêt immobilier élevée. Important Une fois que cette dernière est combinée au taux brut, le taux d’usure est vite dépassé pour un nombre important d’aspirants à la propriété. Les recommandations du HCSF pointées du doigt par les professionnels Si le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) avait eu une boule de cristal qui le prévenait de la crise à venir, peut-être n’aurait-il pas émis les recommandations visant à durcir les conditions d’octroi de crédits et à ralentir l’endettement des ménages. Partant d’une bonne intention, ces recommandations sont devenues aujourd’hui un facteur d’exclusion pour une proportion importante de candidats au crédit. Et la situation pourrait empirer si les taux venaient à remonter.