La Banque de France rapporte un repli de -20 % de la distribution de crédits immobiliers au mois de mars. Depuis, le volume des prêts accordés ne cesse de chuter. Certes, le climat économique et financier est encore sous le choc de la crise sanitaire, mais est-ce vraiment la cause de cette crise des prêts immobiliers ? Une situation peu claire bien avant la crise pandémique La crise sanitaire a installé le flou autour de l’origine de la crise des prêts immobiliers. En effet, la baisse de la production de crédits coïncide avec le début des mesures de confinement. Au mois de mars, le volume des crédits immobiliers passe en dessous de la barre des 20 milliards d’euros, son niveau le plus faible depuis fin 2014. Beaucoup d’emprunteurs pensent ainsi que la crise des prêts immobiliers est liée à celle du coronavirus. Certes, la pandémie a impacté le marché des prêts immobiliers, mais « son déclin a commencé bien avant », soulignent les observateurs. Selon les banquiers, Les prêts distribués en mars correspondent aux demandes qui ont été déposées en février 2020. Or, les mesures de confinement n’ont débuté que vers la mi-mars. Important Pour les analystes, la crise du prêt immobilier est la conséquence des mesures de restriction adoptées par les autorités financières à fin 2019. Durcissement des conditions d’emprunt Pour mémoire, les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière appellent les établissements bancaires à cesser la distribution des prêts longues durées et à maintenir le niveau d’endettement des emprunteurs en dessous de 33 %. Ce qui explique le rejet d’un grand nombre de demandes de prêt au cours des derniers mois. Important Par ailleurs, les conditions d’accès au crédit se sont durcies depuis la suppression du coussin contracyclique – les réserves obligatoires imposées par le régulateur pour limiter les impacts d’un éventuel choc financier. Le déclin du volume des prêts est entre autres lié au niveau des taux d’emprunt. Ceux-ci sont repartis à la hausse depuis déjà quelques mois. De 1,12 % en moyenne à fin 2019, ils s’établissent à 1,17 % au mois d’avril et atteignent 1,25 % au mois de mai. En juin, les taux moyens varient de 0,85 % à 1,90 % hors frais de dossier et assurance d’emprunt immobilier. Cette augmentation des taux a rendu encore plus difficile l’accès au financement et la concrétisation des projets de devenir propriétaire des ménages.