Les taux immobiliers sont restés très abordables cet été. La tendance baissière observée au mois de juillet a d’ailleurs entraîné une hausse notable du nombre de demandes au cours des dernières semaines. Mais pour celles à venir et notamment la rentrée, le durcissement des conditions appliquées par les établissements prêteurs pourrait renverser la donne. Des taux de crédit bas Pour la rentrée 2020, le maintien des taux d’intérêt des crédits immobiliers à un niveau attractif est presque sûr. D’après un expert du marché, le taux sur 20 ans a augmenté (de 1,3 % à 1,45 %) et celui sur 25 ans a diminué (de 1,8 % à 1,65 %). Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, explique que Les taux devraient se maintenir à des niveaux bas dans la mesure où les banques centrales mettent tout en œuvre pour contrôler la situation. Philippe Crevel Des règles d’endettement plus strictes Les consignes du HCSF (emprunt sur 25 ans maximum et taux d’endettement inférieur à 33 %) et la baisse du pouvoir d’achat ont contraint les établissements de crédit à être plus prudents dans l’octroi des prêts immobiliers. Emmanuelle Wargon, la nouvelle ministre du Logement, a demandé aux banques de Faire preuve de discernement en évitant de pénaliser davantage les employés des secteurs déjà mis à mal par la crise. Emmanuelle Wargon Quant aux professionnels du crédit immobilier, ils appellent le HCSF à desserrer les conditions d’octroi. Mais la ministre leur a rétorqué que Les ménages ne devraient pas s’acquitter de mensualités trop élevées pour eux. Emmanuelle Wargon Important Les établissements financiers se montrent particulièrement vigilants dans l’examen des dossiers. Les profils des emprunteurs sont désormais passés à la loupe. Philippe Taboret constate une différence croissante entre les taux affichés et les taux réellement appliqués. Autrement dit, les bons dossiers sont privilégiés au détriment des profils à risque qui sont tout simplement écartés. Un recul des crédits accordés D’après un professionnel du secteur, La production de prêt immobilier est en repli. Une situation qui s’explique aussi par l’augmentation du nombre de ménages qui ont dû renoncer à leur projet immobilier au regard de la conjoncture économique incertaine. À noter qu’outre les intérêts, d’autres frais complémentaires comme l’assurance de prêt immobilier viennent gonfler la facture. Un effondrement de la production de crédits pourrait ainsi remettre en cause la reprise du marché immobilier espérée à la rentrée.