Pénalisés par la politique monétaire de la BCE, les organismes prêteurs se rabattent sur l’assurance pour combler le manque à gagner. Cependant, certains n’informent pas suffisamment leurs clients sur cet élément qui vient alourdir considérablement le coût du crédit. Leur démarche peut se comprendre, mais elle peut également être assimilée à de l’abus de confiance. Un amendement sanctionnant cet acte a été adopté le 23 octobre dernier. Une rentabilité fortement entamée Alors que le crédit immobilier constitue l’un des piliers du secteur de la banque, il est aujourd’hui cantonné au simple rôle de produit d’appel. ImportantLes taux ne cessent de chuter ; une dégringolade motivée par la concurrence accrue entre les acteurs financiers et par la pression de la Banque Centrale Européenne concernant les liquidités dormantes. Pour atteindre leurs objectifs de rentabilité, les banques se doivent d’adopter des stratégies efficaces. L’une d’entre elles consiste à choisir méticuleusement les emprunteurs et offrir aux meilleurs profils – ceux qui sont susceptibles de consommer les autres produits financiers que la banque proposera par la suite – les conditions de prêts les plus favorables. Une autre stratégie très répandue consiste à proposer à l’emprunteur un contrat de « groupe » englobant le crédit et l’assurance de prêt. Ayant les mains liées au niveau de l’intérêt proprement dit du prêt, les organismes fixent des primes élevées pour l’assurance, faisant augmenter la valeur de taux annuel effectif global (TAEG). Cette pratique a également pour effet d’écarter de nombreux profils dans la quête d’un crédit immobilier, leur dossier étant rejeté à cause d’un dépassement du taux d’usure. Les emprunteurs peuvent changer d’assurance… mais beaucoup l’ignorent Depuis janvier 2018, la législation française autorise les emprunteurs à faire appel à un autre assureur. Important En d’autres termes, rien ne les oblige à accepter le contrat d’assurance proposé par leur banque au moment de la signature du contrat de crédit. Le sénateur Bourquin, à l’origine de l’amendement, a même rajouté un texte à cette loi pour s’assurer de sa mise en application. En effet, avant l’adoption de l’amendement du 23 octobre dernier, certaines banques ne prenaient pas en considération la volonté de leur client de changer d’assureur. Aujourd’hui, une pareille négligence est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros.