Pour la plupart des Marocains, acheter un logement est un projet de vie, mais également un moyen de se protéger soi-même et sa famille. De plus, les taux d’intérêt très attractifs encouragent les ménages qui désirent se lancer. Malgré tous ces arguments positifs, certains experts du marché immobilier affirment que la location peut offrir une meilleure rentabilité à long terme. La location résidentielle, un choix pour de nombreux Marocains Au Maroc, pour la majorité des particuliers, être locataire de son domicile, c’est courir le risque de se retrouver à la rue à cause d’un bail non reconduit. À l’inverse, la possession d’un bien est un gage de sécurité pour soi et ses héritiers. Important Car en souscrivant l’indispensable assurance emprunteur, l’acquéreur d’une maison ou d’un appartement bénéficie d’une prise en charge en cas de décès ou d’invalidité, libérant ses enfants de la dette et leur offrant un toit gratuit. Malgré ces idées préconçues sur la propriété et la location de son logement, le volume de transactions immobilières est resté en deçà des prévisions ces dernières années, alors que la location résidentielle continue d’avoir le vent en poupe. Selon Amine Rahmani, agent immobilier de Casablanca, Ce succès s’explique par le fait que la location est jugée plus rentable et plus pratique, favorisant la mobilité. Amine Rahmani Elle s’adresse à deux types de publics. D’un côté, les ménages qui ne satisfont pas aux conditions de souscription d’un emprunt immobilier patientent. De l’autre, des expatriés aisés et des couples trentenaires et quadragénaires s’orientent volontairement vers la location. Pour faire le bon choix, il est important de tenir compte de ses besoins et objectifs à long terme et surtout, de comparer les coûts associés à chaque option. Comparaison de l’aspect financier pour les deux options Important Le particulier qui choisit l’acquisition financée par un crédit doit payer des intérêts, auxquels s’ajoutent les frais de dossier et d’assurance emprunteur. Par exemple, pour s’offrir un bien d’une valeur de 2 MDH, dont 500 000 DH sont couverts par l’apport personnel, l’emprunteur se retrouve contraint de rembourser un total de 2,3 MDH à sa banque, dont 137 700 DH de remboursements annuels pendant 15 ans. Important Outre les charges directement liées à l’emprunt, il doit prévoir les droits d’enregistrement, la taxe de la conservation foncière et les frais de notaire qui ensemble, majorent le prix du bien de 6 % à 6,5 %. De plus, chaque année, il est tenu de s’acquitter des taxes d’habitation et de services communaux. L’investissement lui revient finalement à 2,8 MDH, incluant sa contribution initiale, sans oublier l’entretien, les travaux supplémentaires, etc. Si ce même bien est mis en location, la charge locative annuelle s’élèverait à 84 000 DH. Par rapport aux échéances de remboursement du prêt, il « économise » donc 53 700 DH par an, un capital susceptible d’être placé sur un support d’épargne rémunéré à 4 % pendant une période équivalente à la durée du crédit. Les versements annuels vont toutefois diminuer du fait de la hausse de 10 % des loyers imposée par la loi après les trois premières années de location. Au terme des 15 ans, le locataire aura payé 1,13 MDH de loyer au total et aura accumulé un capital d’environ 553 000 DH. En le laissant fructifier, il a des chances de concrétiser son projet immobilier après quelques années sans passer par un prêt bancaire. Pour déterminer laquelle des deux solutions, de l’achat ou de la location, est la plus avantageuse d’un point de vue financier, il faut attendre la revente du logement et comparer le prix obtenu, ainsi que le montant de l’éventuelle plus-value à la somme épargnée, laquelle dépend des performances du support retenu par le locataire.