La période est à la publication des résultats du premier trimestre 2019 pour les banques françaises. Après BNP Paribas et la Société Générale, ce sera au tour de Natixis et Casa, les entités cotées en Bourse des groupes BPCE et Crédit Agricole. La situation pour les banques d’investissement ne devrait pas s’améliorer et les performances des banques des banques de détail aussi pourraient décevoir. Bilan mitigé pour la banque de détail ImportantLes observateurs s’attendent à un effet ciseau positif pour BNP Paribas dans la continuité de 2018, en particulier sur le marché tricolore. Aussi bien son produit net bancaire (PNB) pour la banque de détail que ses frais de gestion de l’année dernière se sont affichés en repli de 0,7 % et 1 % respectivement. Le dynamisme commercial contribue largement à ces chiffres, de même que la production de prêt, qui a gagné 5,4 % sur un an, évolution que les experts suivent de près. Pour les trois premiers mois de 2019, le directeur général délégué de la banque, Philippe Bordenave, a déploré lors de la publication du bilan annuel, une conjoncture plus contrainte que prévu, avec un impact négatif pour la croissance économique . Philippe Bordenave Du côté de la Société Générale en revanche, la banque de détail risque de pâtir d’un effet ciseau négatif. Malgré l’accélération de la captation de nouveaux clients par Boursorama, le résultat global est affecté par la politique de conquête plus sélective dans les réseaux d’agences, qui ont perdu 5,5 % de leur PNB en 2018. CASA s’en sort mieux selon les analystes de JP Morgan grâce à des revenus plus solides en France conjugués à des réalisations satisfaisantes sur le marché transalpin grâce à la synergie générée par le rachat de trois acteurs bancaires. De plus, sa branche assurance affiche d’excellents résultats, notamment grâce à l’assurance emprunteur. Réduction de coûts supplémentaires dans la BFI Dans un contexte moins favorable, un autre indicateur fait l’objet d’un suivi permanent : l’évolution de la charge du risque. Moody’s révèle qu’avec une moyenne de 23 points de base des encours, ce facteur est sur le point de revenir aux niveaux très bas observés en 2011. Compensant la faiblesse des revenus, il a contribué à la stabilité de la rentabilité des grands groupes. L’agence de notation anticipe néanmoins une hausse modérée des provisions pour pertes sur les emprunts accordés. Ce mouvement résulte de reprises de provisions non affectées en recul et de la dégradation de la qualité d’un nombre croissant de débiteurs. Par ailleurs, le trading de produits de fixed income (taux, changes, matières premières) et le courtage actions s’affichent en repli de 10 % et 20 % outre-Atlantique. Or, pour la Société Générale en particulier, mais également BNP Paribas, la forte présence sur le segment actions pénalisera très probablement la banque de financement et d’investissement. La Banque de La Défense prévoit ainsi une restructuration qui affectera 1 200 emplois au sein du pôle GBIS, qui regroupe notamment la BFI, les services aux investisseurs et la gestion d’actifs. Elle suit donc l’exemple de BNP Paribas, qui en février, avait annoncé réfléchir à des mesures visant à faire baisser les coûts dans la BFI de 600 millions d’euros de plus.