Dans une étude réalisée en 2018, un comparateur d’assurance de prêt révèle que les femmes ont plus de mal à obtenir un crédit que les hommes. Cette inégalité marquée est due à la fois aux écarts de salaire et à la suppression du genre comme critère de calcul de la prime. Or, cette distinction permettait auparavant aux femmes de payer moins cher la couverture de leur emprunt. Des inégalités dues aux différences de salaires et de statut Pour son enquête, le comparateur d’assurance emprunteur a analysé les souscriptions effectuées l’an dernier. Des disparités marquées apparaissent en matière d’accès au crédit immobilier entre les hommes et les femmes, ces dernières rencontrant d’importantes difficultés pour décrocher le financement demandé. ImportantCes inégalités sont dues principalement aux écarts de salaires de 25 % en moyenne entre les deux sexes. Même en pondérant les chiffres suivant le poste, le niveau d’expérience et le temps de travail, la différence reste importante, de l’ordre de 12,8 %. Une capacité d’emprunt réduite pour les femmes seules Or, pour déterminer le taux d’endettement, les banques se basent sur les revenus. Il en résulte une capacité d’emprunt nettement plus faible pour les candidates à l’accession à la propriété. Par ailleurs, ces dernières ont souvent un statut inférieur à celui de leurs pairs masculins au sein de l’entreprise, comme le montre le pourcentage de cadres dans les deux catégories : 14,7 % et 20,5 % respectivement pour la gent féminine et la gent masculine. Enfin, l’arrivée des enfants impose aux mamans des interruptions de carrières plus nombreuses. ImportantUn homme qui se lance seul dans un projet immobilier peut ainsi obtenir un capital d’environ 174 000 euros, soit 9 000 euros de plus qu’une femme seule. Il bénéficie également de conditions plus attractives, avec un taux moyen de 1,60 %, soit un écart de 16 points de base. Enfin, il ne s’endette que sur 190 mois, contre 221 pour une femme, ce qui majore le coût total du prêt. Le coût de l’assurance emprunteur, un autre handicap pour les femmes L’étude met également en lumière l’effet négatif de la décision de la Cour de Justice Européenne d’exclure le sexe dans le calcul du montant de la cotisation d’assurance emprunteur. Avant 2012, les femmes étaient associées par les compagnies à un risque moins élevé, ce qui faisait baisser leur cotisation. Mais cette tarification préférentielle a été déclarée illégale par la CJE. Depuis l’entrée en vigueur de ce texte, la couverture d’un prêt à l’habitat est devenue plus chère pour les femmes qui empruntent seules. Avec un TAEA de 0,172 %, elles paient plus de 4 900 euros alors qu’un taux d’assurance de 0,16 % permet aux hommes de ne débourser que 4 500 euros.