Le monde de l’assurance subit de plein fouet les effets des nouvelles technologies, tout comme de nombreux domaines. En principe, les impacts sont plutôt positifs, notamment dans le cadre de l’amélioration des méthodes de travail. Mais il peut arriver aussi que les avancées technologiques suscitent des controverses. Dans le secteur de l’assurance, la nécessité de la mutualisation est ainsi remise en question. Des contrats personnalisés pour tous, mais des primes élevées pour les profils à risque Les objets connectés, en particulier sur les voitures, permettent aux assureurs de collecter des données pouvant s’avérer très utiles pour déterminer les besoins des automobilistes en termes de produits d’assurance et pour créer des offres qui répondront exactement à leurs attentes. Au moment de l’évaluation des risques pour un client donné, les informations sont plus précises, laissant moins de place à l’erreur. Pour tester l’assurance individuelle, l’expérience de l’assurance automobile sur mesure a été lancée par quelques compagnies. L’idée consiste à faire payer uniquement les trajets effectivement parcourus par le client ou encore de lui proposer une formule d’assurance en fonction de son comportement sur la route. De prime abord intéressant, le concept peine toutefois à convaincre. Et il semble que l’idée d’une assurance sur mesure soit incompatible avec le concept de mutualisation. ImportantSi les assurés optent pour un contrat personnalisé, les compagnies seront dans l’obligation de déterminer une prime différente pour chaque souscripteur. Ce qui suppose que les profils jugés comme étant les plus exposés aux risques seront amenés à payer une cotisation élevée, les coûts n’étant plus partagés comme dans le cas d’une mutuelle. Les assureurs indépendants marchent sur les plates-bandes des banques Autre facteur pouvant conduire à la disparition progressive de la mutualisation : l’entrée des assureurs indépendants sur le marché de l’assurance emprunteur. Auparavant, les banques imposaient aux souscripteurs de crédits leur partenaire en assurances, et faisaient des profits considérables avec les commissions sous forme de pourcentage. Maintenant, avec la possibilité pour les emprunteurs de changer d’assureur et grâce aux nouvelles données collectées par les différents appareils connectés, les compagnies indépendantes peuvent repérer et démarcher les emprunteurs les plus solvables. Dans ce cas de figure aussi, la mutualisation n’a plus vraiment sa raison d’être, puisque chaque client peut bénéficier d’une tarification personnalisée. L’avenir dira si les nouvelles technologies auront finalement raison de la mutualisation, mais pour l’heure, aussi bien les assureurs que les assurés semblent grandement se satisfaire de ce système.