Avec les taux qui n’ont eu de cesse d’évoluer à la baisse, le nombre de prêts immobiliers octroyés par les banques françaises a explosé. Outre le volume des crédits, leurs montants et leurs durées sont également allés crescendo. Autrement dit, les Français n’ont plus peur d’emprunter des sommes importantes et de s’endetter sur une plus longue période. Négocier une durée plus longue pour amoindrir la mensualité Qu’est-ce qui pousse le porteur de projet à s’endetter sur une plus longue période que nécessaire ? En rajoutant quelques mois de plus à l’échéance de son crédit, l’emprunteur diminue automatiquement le montant des mensualités, de quoi lui permettre d’avoir un « reste à vivre » plus conséquent. Actuellement, la durée moyenne d’un crédit immobilier en France est de 21 ans et 6 mois. Il s’agit là d’une valeur jamais observée auparavant. Mieux encore, depuis que les statistiques concernant les crédits existent, cette valeur a toujours été inférieure à 20 ans. Les conditions d’octroi permettent d’emprunter plus Avec la nécessité de réduire autant que faire se peut les réserves excédentaires – désormais sujettes à un frais de dépôt auprès de la BCE –, les banques ont grandement facilité l’accès au crédit à leurs clients. Par exemple, elles sont plus conciliantes vis-à-vis de l’apport personnel. En 2019, le montant moyen de cet apport est de 13 900 euros alors que, l’année dernière, les organismes de crédit réclamaient 18 500 euros. Avec peu (ou pas) d’apport, l’emprunteur se doit de contracter une somme plus importante s’il veut mener à bien son projet. L’année dernière, un client empruntait en moyenne 216 662 euros. Cette année, la somme demandée avoisine les 223 000 euros. Les taux peuvent remonter à tout moment La souplesse dont les banques ont fait preuve a notamment permis à de nombreux ménages modestes ainsi qu’à des primo-accédants ne disposant pas de capital significatif d'accéder à la propriété. Le seul obstacle pouvant les dissuader dans la réalisation de leur projet aurait pu être l’assurance prêt immobilier, un outil fréquemment utilisé par les banques pour combler le manque à gagner engendré par la baisse des taux. Les données relatives aux crédits immobiliers contractés en 2019 permettent de constater que cette assurance n’a pas entamé l’enthousiasme des porteurs de projet. Important Pour autant, la période durant laquelle les banques se sont montrées coopératives semble être sur le point de prendre fin. Maintenant que leurs objectifs en termes de volume de crédits sont remplis, les organismes de financement vont probablement resserrer légèrement l’étau, dans le but d’améliorer leur rentabilité.