Dix ans après l’ouverture du marché de l’assurance de crédit à la concurrence, les emprunteurs continuent de privilégier les contrats de groupe distribués par les organismes de prêts. En dépit des efforts déployés par les courtiers et les assureurs, les contrats individuels peinent à s’imposer. La majorité des Français savent bien toutefois qu’ils ont la possibilité de déléguer leur assurance de prêt à un assureur tiers. Une croissance timorée L’impact de l’ouverture à la concurrence de l’assurance emprunteur est loin d’être aussi remarquable que les pouvoirs publics l’auraient souhaité. Les contrats de groupe ne cessent de dominer le marché (85 %). Les contrats individuels n’ayant réussi à grappiller que 2 % de part de marché pour atteindre un total de 15 % en 2018 (contre 13 % dix ans plus tôt). Toutefois, de réels changements ont pu être notés dans la pratique : proposer un contrat alternatif à l’offre de l’organisme de crédit est devenu une habitude chez tous les intermédiaires en crédit. Important Cependant, dans la plupart des cas, les clients continuent de privilégier le contrat groupe, car les tarifs sont le plus souvent identiques. Il arrive aussi que la banque prêteuse refuse la délégation d’assurance sous prétexte que les garanties proposées ne sont pas équivalentes. Des tarifs plus compétitifs Autre changement majeur : les emprunteurs sont aujourd’hui au courant des économies qu’ils peuvent réaliser sur leur contrat d’assurance d’emprunt immobilier. En avril 2018, 79 % des Français avaient déclaré être informés de la possibilité de déléguer leur assurance de crédit à un assureur externe. Un an auparavant, ce pourcentage n’était seulement que de 33 %. D’ailleurs, pour 25 % des sondés, le changement d’assurance emprunteur est tout à fait envisageable dès qu’ils peuvent en tirer entre 100 à 1 000 euros sur le coût total de leur crédit. 43 % se disent prêts à franchir le pas si l’opération leur permet d’économiser entre 1 000 et 5 000 euros. En revanche, environ 25 % des sondés n’y trouvent aucun intérêt en raison de la spécificité de leur profil qui ne leur permet pas de bénéficier de tarifs plus compétitifs ailleurs. Enfin, l’arrivée sur le marché des alternatives aux contrats groupes a tiré les tarifs vers le bas. Sur les dix dernières années, les prix ont fondu de -2 % à -3 % par an. Toutefois, cette baisse des prix s’est vue atténuée par l’entrée en vigueur de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance au début de l’année 2019.