Selon la Fédération bancaire française dans son dernier Observatoire des crédits aux ménages, 25 % des ménages détenaient au moins un crédit à la consommation en 2018. 50 % d’entre eux ont souscrit une assurance, pourtant facultative au contraire d’un prêt immobilier. L’analyse du rapport coût-risque est indispensable pour évaluer son intérêt. Taux d’équipement élevé en assurance chez les souscripteurs de crédit conso Important Le taux d’équipement en assurance emprunteur au sein de la population des souscripteurs de crédits conso atteint 60 % à 80 % chez certaines enseignes. Marc Lanvin, directeur adjoint de Banque Casino, justifie ce chiffre très élevé par « l’habitude qu’ont les Français de contracter une telle couverture, obligatoire dans le cas d’un emprunt immobilier ». Marc Lanvin Ainsi, même lorsqu’il s’agit d’un autre type de financement, qui n’exige pas de protection spécifique, les emprunteurs préfèrent jouer la carte de la prudence. Il est vrai qu’au cours des quelques années que dure du prêt, des aléas peuvent survenir, empêchant le remboursement de la dette : décès, invalidité, incapacité de travail ou perte d’emploi. Important En fonction des garanties choisies, l’assureur règle l’intégralité du capital restant dû à l’organisme prêteur ou paie les mensualités pendant une certaine période. Le client et sa famille, dont les revenus sont potentiellement en baisse, s’épargnent ainsi des difficultés financières importantes pour s’acquitter de leur dû. Activation parfois complexe de la prise en charge de l’assureur Toutefois, l’activation de cette prise en charge est parfois complexe, privant l’emprunteur de ses droits alors qu’il a payé une cotisation en plus des intérêts, frais de dossier, etc. En effet, les compagnies d’assurance imposent des conditions strictes pour reconnaître une situation d’invalidité, analysent scrupuleusement les circonstances d’un sinistre… De plus, elles excluent du contrat les maladies et accidents liés à l’exercice de métiers dits « à risque » ou à la pratique de sports dangereux, ainsi que les incapacités dues à des troubles d’ordre psychiatrique. Important Par ailleurs, l’intervention de l’assureur n’est pas acquise immédiatement. Il existe des délais appelés « période de carence » et « délai de franchise » durant lesquels la couverture ne s’applique pas encore. Cela signifie que pendant un à trois mois, l’emprunteur doit continuer à payer lui-même ses échéances de remboursement. L’évaluation de l’intérêt de souscrire une assurance de prêt conso En fonction de l’assureur et du niveau de garantie choisi, ainsi que l’ajout ou non de l’option perte d’emploi, l’assurance majore le montant du prêt à la consommation de 0,10 % à 0,30 %. Maël Bernier, notre porte-parole, conseille de rapporter ce coût au risque encouru, c’est-à-dire le capital souscrit et la durée pour évaluer son intérêt. Si un crédit à l’habitat s’élève à 170 000 euros en moyenne à rembourser en 20 ans à 25 ans d’après les données 2018 de l’ACPR, le montant d’un crédit conso tourne autour de 8 600 euros, toutes catégories confondues. L’assurance n’est recommandée que pour des sommes approchant du maximum (75 000 euros) et la comparaison de plusieurs formules est indispensable. Enfin, la plupart des offres de crédit à la consommation comportent une case à cocher pour les emprunteurs qui souhaitent souscrire une assurance emprunteur. Parfois, celle-ci est pré-cochée. Une petite vérification est donc toujours de mise avant de signer, au risque de se retrouver avec une couverture, et un surcoût non prévus.