L’assurance emprunteur est devenue un sujet de crispation entre les organismes prêteurs et les professionnels du courtage immobilier. En effet, si les premiers souhaitent privilégier leur contrat de groupe, les seconds préfèrent orienter leurs clients vers des assureurs tiers, généralement moins chers. Ceci a le don d’irriter les établissements de prêt qui voient d’un mauvais œil cette immense manne financière leur échapper. Les banques agacées par la loi Hamon et son amendement Bourquin Depuis la promulgation de l’amendement Bourquin qui vient renforcer la loi Hamon, les emprunteurs ont la possibilité de changer d’assureur chaque année pour leur assurance de prêt immobilier ou de crédit à la consommation. Cette mesure ne favorise pas les banques qui y voient une échappatoire en défaveur de leur offre d’assurance interne au profit de concurrents moins onéreux. Actuellement, l’assurance est un excellent moyen pour les banques de se rémunérer face au taux historiquement bas appliqué. Selon nos calculs, dans le cas d’un emprunt de 200 000 euros, les intérêts à rembourser s’élèvent à 26 144 euros, tandis que le coût de l’assurance peut atteindre les 28 800 euros. Au total, le montant de l’assurance emprunteur représente environ 10 milliards d’euros pour les établissements prêteurs. Les organismes de prêt songent à se passer des sociétés de courtage Établissements prêteurs et professionnels de courtage en crédits s’affrontent aujourd’hui sur l’assurance, car les premiers souhaitent proposer en priorité leur contrat d’assurance collectif. Ainsi, certains d’entre eux n’hésitent plus à menacer d’annuler le versement des commissions aux seconds. Or, si le rôle premier du courtier est de chercher le crédit le moins cher pour le client, il est également un apporteur d’affaires. 40 % des prêts immobiliers ont ainsi été souscrits par l’intermédiaire de ce professionnel. Pour séduire les emprunteurs, il privilégie les assurances moins chères hors du circuit bancaire traditionnel. Important Au Crédit Agricole basé au Languedoc, la décision a été prise de ne plus payer la commission des courtiers, dont le montant s’élève à 1 % du prêt accordé. Certains établissements sont plus mesurés et envisagent une baisse de cette commission. Alors que d’autres mettent la pression sur les courtiers pour proposer leur contrat d’assurance. Dans tous les cas, les clients ont la possibilité de résilier le contrat d’assurance de la banque à chaque date d’anniversaire. Pour cela, ils peuvent entrer en contact avec un courtier pour connaître la marche à suivre.