Selon une récente enquête commandée par le cabinet KPMG, des difficultés croissantes empêchent les milléniaux canadiens de devenir propriétaires, alors que 72 % d’entre eux en rêvent. Malgré des revenus relativement élevés, dépassant généralement ceux de leurs aînés, ces jeunes sont confrontés à la cherté des logements dans les grandes villes. 13 ans pour se constituer un apport à cause des prix et de l’endettement personnel À Montréal, Toronto, Vancouver et d’autres grandes villes, le prix des maisons et des appartements atteint des sommets. De plus, les Canadiens âgés de 23 à 38 ans sont pénalisés par un niveau d’endettement personnel élevé dû notamment aux prêts souscrits pour financer de longues études. D’après Martin Joyce de KPMG, « Près de la moitié de ces jeunes considèrent par conséquent l’accès à la propriété comme hors de leur portée ». Martin Joyce. Du fait des coûts des biens immobiliers, le pourcentage du prix d’achat couvert par les revenus annuels des milléniaux s’est amoindri par rapport aux générations précédentes. Ainsi, Dominic St-Pierre, directeur général du réseau d’agences immobilières Royal LePage pour le Québec, indique que « Ces aspirants propriétaires doivent épargner en moyenne pendant 13 ans pour disposer de l’apport nécessaire à l’obtention d’un crédit ». Ce délai a donc plus que doublé en quelques années. Outre les intérêts de l’emprunt, les souscripteurs doivent inclure dans leur calcul les frais de dossier et de mise en place d’une garantie (hypothèque, cautionnement), ainsi que la prime d’assurance de prêt immobilier. Cette couverture est exigée par les banques pour se prémunir des défaillances de l’emprunteur en cours de remboursement pour cause de décès, d’invalidité, d’incapacité de travail ou de perte d’emploi. L’épargne-retraite retardée par l’achat d’une résidence principale Or, cet effort supplémentaire auquel les milleniaux doivent consentir pour avoir une chance de s’offrir pour la première fois leur résidence principale va impacter leur retraite. En effet, par rapport aux générations précédentes, ils disposent de huit années de moins pour mettre de l’argent de côté en vue de leur retraite. Si l’on déduit en plus la période durant laquelle ils doivent se constituer une mise de fonds pour concrétiser leur projet immobilier, Important 65 % des sondés redoutent de quitter la vie active avec une épargne-retraite insuffisante. Pour 46 % des milleniaux qui ont réussi à acheter un logement, la contribution financière de la famille a été déterminante. Les autres se résignent à rester locataires, 38 % des personnes interrogées pour KPMG estimant par ailleurs que leur maison va se déprécier au fil du temps. Dominic St-Pierre tient à corriger cette perception afin d’encourager les jeunes à persévérer pour accéder à la propriété, insistant sur le fait que « La pierre reste un investissement sûr dont la valeur ne peut qu’augmenter ».