Depuis 2010 avec l’introduction du principe de la délégation d’assurance par la loi Lagarde, les réformes se sont succédé dans le domaine de l’assurance emprunteur pour permettre aux consommateurs de payer moins cher. Mais ni la loi Hamon ni l’amendement Bourquin n’ont pour le moment provoqué d’évolution majeure sur le marché. Manque d’intérêt des emprunteurs pour l’assurance Important Selon les courtiers, la loi Hamon, qui autorise le changement d’assurance de prêt au cours de la première année, commence à peine à faire effet alors qu’elle est entrée en vigueur en 2014. De même, l’amendement Bourquin, adopté en janvier 2018, et qui permet de résilier et remplacer son assurance chaque année n’a guère eu d’impact. Pour ces professionnels, « Ce bilan mitigé s’explique principalement par le manque d’intérêt des particuliers pour cette couverture obligatoire, qui représente pourtant une part non négligeable du coût global du crédit ». En effet, dans le contexte de taux faibles actuel, 30 % de la facture en moyenne est attribuée à l’assurance. Dans certains cas, le montant de la prime peut égaler celui des intérêts. La délégation et la résiliation annuelle pour payer moins cher Important Réduire cette dépense est pourtant possible. Les Français ont le droit, dès la souscription de leur emprunt, de recourir à une assurance de prêt individuelle proposée par un établissement autre que la banque qui accorde le financement demandé. En cours de contrat, la substitution annuelle leur offre une opportunité supplémentaire de mettre fin au contrat groupe de l’organisme prêteur au profit d’une formule parfaitement adaptée à leur profil et leurs besoins à un prix plus attractif. Et si le flou entourant la notion de « date anniversaire d’échéance » a empêché certains détenteurs d’un crédit immobilier de passer à une assurance moins onéreuse, ils sont maintenant clarifiés. En novembre dernier, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a retenu comme date de référence unique celle de la signature de l’offre de prêt. Un marché toujours dominé par les banques, mais de plus en plus concurrentiel Important Pour les acteurs dits alternatifs, le potentiel est immense puisque 17,8 milliards d’euros de crédits à l’habitat ont été accordés aux ménages en 2018. Au cours de l’année écoulée, seuls ceux qui proposent des outils d’accompagnement à leurs clients ont traité un nombre significatif de dossiers de résiliations au titre de l’amendement Bourquin. Mais dans l’ensemble, les bancassureurs dominent encore à 85 %. Les professionnels estiment que 3 à 4 années d’applications seront nécessaires pour que les assurances emprunteur en délégation en début ou en cours de prêt deviennent un réflexe. Désormais mieux informés, les consommateurs en quête de solutions pour préserver leur pouvoir d’achat pourraient se pencher plus sérieusement sur la question de l’assurance. Important Car la délégation d’assurance n’est pas forcément avantageuse pour tous les profils. Par ailleurs, la plupart des banques ont adapté leur offre pour éviter de perdre des clients sur un produit très rémunérateur. Aux emprunteurs de bien comparer pour trouver la solution idéale.