Depuis le début des années 70, la surface des logements des Britanniques n’a cessé de diminuer. En 50 ans, leurs logements sont 20 % plus étroits. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le cabinet d’assurances spécialisé LABC Warranty. Pointés du doigt, les promoteurs ont affirmé chercher à favoriser l’accès du plus grand à la propriété, et non à maximiser leurs propres profits. Parmi les plus petits logements en Europe Les auteurs de l’étude se sont basés sur les annonces immobilières affichées sur les deux principaux portails internet locaux. La compilation et la comparaison de ces données leur a permis d’établir que la maison type des ménages britanniques de 2018 ne fait que 65 m², et comprend trois chambres, une cuisine de 20 m² et une pièce à vivre de 17 m², dont la superficie s’est réduite du tiers sur la période. Cet habitat abrite en général une famille de quatre personnes. Pour Ben Derbyshire, président de l’Institut royal des architectes britanniques interrogé par LABC, les personnes souffrent de cette situation au quotidien, qui les empêche d’avoir un espace où s’isoler de temps en temps, hormis les toilettes. Il ajoute que les logements actuellement construits en Grande-Bretagne sont parmi les moins spacieux d’Europe, et que cette tendance à la baisse de la surface habitable se poursuit. À l’inverse, par exemple aux Pays-Bas, les nouvelles constructions sont plus grandes, puisqu’en moyenne, une maison offre 115 m². Avis opposés sur les motivations des promoteurs Pour expliquer le rétrécissement des logements outre-Manche, les professionnels accusent les promoteurs immobiliers de chercher à maximiser leurs bénéfices à tout prix. En réponse, la Home Builders Federation, groupement des professionnels du secteur, a expliqué que la diminution de la surface des logements permet d’en faire baisser les coûts de construction. En conséquence, ceux-ci sont accessibles à davantage de citoyens désireux d’acheter un bien immobilier. Home Builders Federation Cet argument n’a pas réussi à convaincre, notamment le parti du Labour. Son porte-parole en charge du logement a ainsi réaffirmé que la stratégie des promoteurs est uniquement motivée par l’appât du gain, puisque des habitations plus petites permettent d’en multiplier le nombre, ce qui est synonyme de profits plus importants. Car les prix, eux, n’ont pas diminué, contraignant la plupart des ménages à s’endetter pour devenir propriétaires et à souscrire une assurance de prêt pour se protéger des aléas de la vie (décès, accident, maladie, perte d’emploi) susceptibles de les empêcher d’honorer leur dû.