Le 30 août, le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé le projet de prise de contrôle par la Caisse des Dépôts du capital de La Poste. À travers ce rapprochement, le gouvernement souhaite créer un grand pôle financier public qui contribuera au développement des territoires et permettra à la Banque Postale de devenir un acteur majeur dans l’assurance, afin de compenser la baisse de revenus dans la branche courrier. Un rapprochement pour la création d’un grand pôle financier public Après la fusion, prévue avant la fin de l’année 2019, la participation de la Caisse des Dépôts dans le capital de La Poste, qui se situe actuellement à 26 %, devrait atteindre entre 50 et 60 %. En apportant les 40 % de titres qu’elle détient dans CNP Assurances, la CDC deviendra ainsi l’actionnaire majoritaire du groupe postal aux côtés de l’État, qui le contrôle aujourd’hui 74 %. Bruno Le Maire a assuré que malgré l’opération, La Poste resterait une société « 100 % publique » et garderait son statut de « grand service public national. Bruno Le Maire Grâce aux actions de CNP Assurances, LBP ambitionne de s’imposer comme un acteur majeur sur le secteur de la bancassurance sur des produits divers, notamment l’assurance emprunteur. L’assureur gardera son identité propre et ses partenaires. Plus largement, le regroupement de la CDC, de BPI France et du groupe La Poste devrait donner naissance à un grand groupe financier public. Objectifs : contribuer au développement des territoires, et grâce à une présence dans les zones rurales et les petites villes, apporter une solution pérenne aux inégalités géographiques et sociales. Prochaines étapes : amendement de la loi Pacte et demandes d’autorisation La prochaine étape du projet de mariage entre la Caisse des Dépôts et La Banque Postale consiste pour le gouvernement à œuvrer pour l’ouverture du capital du groupe La Poste par voie d’amendement de la future loi « Pacte » sur la croissance des entreprises. Après promulgation du texte, les nouveaux partenaires devront déposer une requête auprès de l’Autorité des marchés financiers pour éviter le déclenchement d’une OPA sur le solde du capital. Ils devront également obtenir l’autorisation de la Banque centrale européenne et la Banque de France. Outre ces organes de supervision bancaire, les autorités de concurrence et l’AMF devront donner leur agrément.