Selon une enquête mondiale commandée par la multinationale de gestion d’actifs américaine BlackRock, 47 % des assureurs se montrent optimistes et se disent prêts à augmenter leur exposition au risque au cours des deux années à venir. En un an, la proportion de sondés ayant fait part d’une telle intention a donc augmenté de 38 points de base, alors que la situation toujours tendue pèse sur leur rentabilité. Apaisement des inquiétudes 372 cadres supérieurs du secteur de l’assurance et de la réassurance répartis dans 27 pays ont été interrogés par The Economist Intelligence Unit dans le cadre du sondage intitulé « À la recherche de meilleurs rendements ». L’une des principales conclusions de cette étude est que la majorité des assureurs sont davantage disposés à prendre des risques. Cette évolution semble traduire un regain de confiance quant au contexte macroéconomique et de marché. Important Ainsi, seulement 30 % d’entre eux considèrent les incertitudes géopolitiques, la montée du populisme et les relations commerciales tendues comme des préoccupations majeures. Par rapport à 2017, leur proportion a chuté de 41 points de base. De même, l’enquête révèle une forte baisse des niveaux d’inquiétude portant sur les risques relatifs à la liquidité, aux taux d’intérêt et aux prix des actifs. Important En revanche, le risque engendré par l’extension du cycle du crédit continue de susciter des craintes, réunissant 45 % des suffrages, un chiffre en hausse de 14 points de base sur un an. Reconnaissance de l’importance grandissante de l’ESG Autre constat, si la mise en œuvre de Solvabilité II en Europe a contribué à apaiser les inquiétudes des professionnels en matière de réglementation au cours des 12 derniers mois, le risque environnemental devient une priorité. 23 % des participants à l’étude le désignent d’ailleurs comme le premier risque macroéconomique pour leur portefeuille, et 21 %, comme un levier essentiel pour le changement. En 2017, ces deux facteurs n’avaient réuni chacun que 6 % des suffrages. Important 83 % des répondants accordent une importance grandissante aux politiques d’investissement reposant sur des critères environnementaux, sociales et de gouvernance (ESG). Pourtant, dans 70 % des cas, l’absence de compétences en interne pour la modélisation des variables ESG représente un frein majeur, sans compter le défi de l’intégration de ces considérations dans l’ensemble du portefeuille et des processus d’investissement. Intérêt renouvelé pour le risque d’investissement Pour les assureurs, en quête de rentabilité, l’accroissement du rendement du capital reste un vecteur clé. 40 % des sondés envisagent à ce titre une augmentation de leur pondération en liquidités, quand 34 % préfèrent exploiter les potentialités de la gamme de titres obligataires : emprunts d’État, obligations à haut rendement, prêts bancaires, obligations municipales... Important En parallèle, la diversification, surtout vers les actifs alternatifs sur les marchés privés, s’impose comme une source incontournable de rendement. Les marchés émergents, au fort potentiel de croissance, dont la Chine et ses actions de catégorie A, attirent tout spécialement les grands assureurs. Pour des investissements plus efficaces, la tendance est à l’externalisation de la gestion d’actifs, partielle pour 52 % et totale pour 35 %. Pour 67 % des acteurs du marché, cette stratégie s’explique par la volonté de limiter la dépense nécessaire pour se doter d’une expertise interne, tout en satisfaisant aux exigences d’excellence opérationnelle. En France, le marché de l’assurance connaît de nombreuses évolutions susceptibles de générer des revenus substantiels pour ses acteurs. Le droit à la résiliation annuelle de l’assurance de prêt introduite par l’amendement Bourquin, notamment, leur ouvre des perspectives intéressantes.