La chaîne britannique de grands magasins Debenhams vient de démentir tout problème avec les assureurs crédit qui aurait réduit la couverture de ses fournisseurs. Elle affirme ainsi que ses liquidités disponibles se situent à un niveau « sain ». Cette annonce n’a toutefois pas réussi à rassurer totalement ses actionnaires et créanciers. Des rumeurs de réduction de l’assurance-crédit des fournisseurs de Debenhams L’information vient du Sunday Times : Debenhams, qui a émis trois avertissements sur les résultats (profit warning) depuis le début de 2018 à cause d’une conjoncture exceptionnellement défavorable sur le secteur du retail au Royaume-Uni, aurait des problèmes de liquidités liés à l’assurance-crédit. Euler Hermes, notamment, aurait réduit le montant de la couverture accordée aux fournisseurs de Debenhams pour les commandes de la dernière saison. Pour rappel, sur le principe des banques avec l’assurance de prêt immobilier, cette protection permet aux fournisseurs de se prémunir contre l’éventuelle défaillance de leurs clients. Mais lorsque les compagnies d’assurance ont des doutes quant à la capacité du donneur d’ordre à honorer ses dettes, elles peuvent réduire ou annuler la couverture. Or, sans assurance-crédit, les fournisseurs exigent généralement un règlement immédiat afin d’éviter les impayés. L’acheteur risque par conséquent de se retrouver à court de trésoreries en attendant d’écouler son stock, ou s’il accorde lui-même des facilités de paiement à sa propre clientèle. Un démenti insuffisant pour empêcher la dépréciation de l’action En réponse à ces allégations, Debenhams a publié un communiqué dans lequel il affirme disposer d’un « bilan et d’une situation financière sains ». Le groupe insiste par ailleurs sur ses « relations constructives » avec les assureurs-crédit, qui continueraient à couvrir ses fournisseurs. Il ajoute qu’en dépit de conditions de marché difficiles, sa rentabilité reste satisfaisante et qu’il met en œuvre un plan de redressement incluant la fermeture de certains magasins, la réduction des promotions et l’amélioration des services en ligne dans le cadre d’un basculement progressif vers le e-commerce. Il dit par ailleurs travailler au renforcement de ses activités. Les démentis n’ont malheureusement pas suffi à rassurer les investisseurs, et l’action Debenhams a encore dévissé. Au total sur l’année écoulée, elle s’est dépréciée de 66 %, pour s’établir à 14,7 pence. La valorisation de l’entreprise est tombée quant à elle à 181 millions de livres (l’équivalent de 205 millions d’euros).