En dépit d’un contexte sanitaire compliqué, la production de crédits a progressé en 2020 et en 2021. Cette tendance s’explique en partie par l’engouement croissant des consommateurs pour le rachat de crédits. Il convient de savoir que presque tous les courtiers observent une augmentation des demandes ces deux dernières années. En décembre 2020, les banques françaises ont été sommées de redoubler de vigilance face aux risques de surendettement des consommateurs. Le Haut conseil de stabilité financière leur a conseillé de refuser de nouveaux prêts au-delà d’un taux d’endettement de 33 % et de ne pas octroyer des financements supérieurs à 25 ans. Ces recommandations poussent les banques à resserrer leurs conditions d’octroi de prêt, un changement qui s’est répercuté immédiatement sur les investisseurs et les primo-accédants. Néanmoins, l’impact de ce durcissement a été limité, grâce notamment au rachat de crédit. Cette opération a permis aux ménages de lisser leurs mensualités et d’obtenir un emprunt pour de nouveaux projets. Un montage avantageux pour l’investissement locatif Le regroupement de crédit se révèle particulièrement intéressant pour les ménages souhaitant investir dans l’immobilier locatif ou acquérir une résidence secondaire. Comment ? Voici un exemple : un couple qui a contracté un emprunt de 300 000 euros en 2016 à un taux de 2,8 % s’est engagé à le rembourser sur 25 ans. Leur revenu s’élève à 5 000 euros nets par mois. En 2019, le couple a souhaité emprunter de nouveau 130 000 euros dans le cadre d’un investissement locatif. Sans le rachat de crédit, ImportantLes mensualités combinées de l’ancien prêt et du nouvel emprunt représentent plus de 35 % de leur revenu mensuel. Aucune banque n’acceptera de financer un tel projet, pour ne pas s’exposer à un risque de surendettement. Avec le regroupement de prêts, le couple peut fusionner le capital restant à rembourser du premier crédit avec les 130 000 euros de l’investissement locatif dans un tout nouvel emprunt de 25 ans à un taux de 1,95 %. L’opération permet d’obtenir une mensualité de 1 600 euros environ, soit 200 euros de plus que la mensualité initiale. Surtout, le taux d’endettement ne dépasse pas les 35 % exigés par les banques. Cette opération peut être réitérée pour l’achat d’une résidence secondaire, voire la réalisation de travaux de rénovation. Un outil efficace pour le pilotage de budget Même si le regroupement de prêts a souffert d’une image négative à ses débuts – en raison de son lien étroit avec le surendettement –, la situation a beaucoup évolué depuis. Les ménages le considèrent désormais comme un mécanisme intéressant pour piloter leur budget et profiter des taux de crédit bas. Au cours du 1er trimestre 2022, le taux d’usure des crédits immobiliers est fixé à 2,41 % pour les contrats de 20 ans. Tous les rachats effectués durant cette période bénéficient d’un taux inférieur à ce plafond, à condition de contenir au moins 60 % de créances immobilières. Si cette condition n’est pas remplie, le taux d’usure des prêts à la consommation est pris comme référence. L’opération devient moins intéressante d’un point de vue pratique et financier. Tous ces facteurs ont sans doute influencé la croissance du rachat des crédits en 2020 et 2021. Chez certains courtiers de renom, la demande pour cette opération a augmenté de 20 % l’année dernière.