La Banque CIBC, qui vient de publier un rapport le 13 avril dernier, tire la sonnette d’alarme. Selon l’institution, la hausse combinée des prix immobiliers et de l’encours des crédits hypothécaires risque de rendre la prochaine récession au Canada encore plus violente. Une baisse des prix immobiliers est-elle néfaste ou bénéfique ? Faut-il craindre ou espérer une chute des prix immobiliers ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre les économistes de la banque Marché des capitaux CIBC. Dans un rapport rendu public le 13 avril dernier, les analystes de la CIBC soulignent qu’un fort repli des prix de la pierre n’aura probablement aucune incidence sur l’économie, loin de là. Il y a en revanche beaucoup de raisons de s’inquiéter si les prix continuent à monter en flèche. Avery Shenfeld, économiste en chef à Marché des capitaux CIBC, et l’un des auteurs de l’étude, explique ainsi : Dans la majorité des cas, les ménages ont souscrit des prêts hypothécaires avec un capital plus important pour acheter des maisons plus cher, ce qui risque considérablement de limiter la capacité de la Banque du Canada à augmenter les taux pendant la période haussière du cycle. Avery Shenfeld. Avant de poursuivre : En principe, une progression de 2 % des taux n’aurait que peu de conséquences, si l’on se fie aux derniers cycles de resserrement. Toutefois, cela entraînerait une hausse de 25 % des mensualités pour un prêt hypothécaire ordinaire de 5 ans. Avery Shenfeld. Le rapport indique par ailleurs que même si les prêts hypothécaires assurés protègent l’emprunteur contre le risque de défaillance, il n’est pas exclu que cela puisse avoir un impact négatif sur la consommation (hors marché immobilier). Pas de crise de subprimes au Canada Toutefois, contrairement à ce qui s’était passé aux États-Unis en 2007, Avery Shenfeld estime qu’une chute brutale des prix immobiliers ne devrait pas conduire à un ralentissement de la croissance économique. L’économiste rappelle d’ailleurs qu'il ne devrait pas y avoir de correction des prix à court terme. Malgré tout, avec le niveau élevé actuel des prix des maisons et la hausse inquiétante de l’encours des prêts hypothécaires, la prochaine récession risque d’être encore plus sévère lorsqu’elle arrivera. Avery Shenfeld.