Les évènements survenus ces dernières semaines ont suscité beaucoup de questions quant à l’éventuelle menace que représente le problème rencontré par Home Capital sur le marché hypothécaire canadien. Les responsables de certaines grandes banques tentent de nous rassurer sur le fait que la situation est sous contrôle malgré quelques doutes. Home Capital est en effet confronté à une situation plus qu’épineuse. Accusé par un organisme de réglementation d’avoir trompé les investisseurs lors de la gestion d’une situation de crise concernant une présumée falsification de demande de prêt, il voit ses épargnants vider à grande vitesse leurs comptes sur livret conduisant à la défaillance de son système de prêt hypothécaire. Les inquiétudes se portent surtout sur l’influence probable de cette situation sur l’économie du pays d’autant plus que cela coïncide avec le haussement des prix de logements. Cela affectera-t-il entièrement l’économie canadienne ? Voici les explications retenues lors des reportages effectués auprès de certains analystes et de certains grands banquiers. L’étendue du problème Cette situation est fortement désagréable pour Home Capital qui a été accusé par la Commission des valeurs immobilières de l’Ontario ; accusation qu’il considère comme une assertion mal fondée et contre laquelle il promet de se défendre. Perdant confiance en lui, ses clients ont dû retirer le solde de leurs comptes à intérêts élevés, ce qui a engendré une situation catastrophique pour le financement du marché hypothécaire de la banque. Il s’agit notamment du principal sujet de préoccupation ces derniers temps. Les grandes banques affirment toutefois que cet évènement regrettable n’a pas de répercussions négatives inquiétantes sur l’ensemble du marché hypothécaire canadien étant donné que le risque en question n’inclut que 1% dudit marché. Il semble que la difficulté sur le prêt hypothécaire n’affecte aucune autre banque. Aussi, David McKay, chef de la direction de la Banque Royale soutient que d’autres établissements pourraient prendre le relais si Home Capital ne parvient plus à financer les prêts. De même, la difficulté rencontrée par le prêteur alternatif Toronto ne représente pas majoritairement le marché du logement canadien et donc, n’est pas capable d’influencer l’économie canadienne dans son ensemble d’après les dires de Victor Dodig, chef de la direction de la banque CIBC. Une bonne gestion pour faire dissiper les doutes Il paraît que l’attitude confiant de ces dirigeants bancaires s’avère justifiée étant donné les bénéfices trimestriels dont les hausses par rapport aux périodes relatives de l’an dernier s’élèvent à 9% pour la banque Royale, 11% pour la banque CIBC et 22% pour la banque TD. Néanmoins, ces grandes banques ne tiennent pas à minimiser la situation et surveillent minutieusement leurs fonds de financement hypothécaires ainsi que l’évolution du marché de logement. Toujours d’après Victor Dodig, il est tout à fait normal que le marché hypothécaire soit préoccupé par les éventuelles répercussions que puissent avoir les problèmes de liquidité bancaire de Home Capital. Toutefois, la situation est loin d’être incontrôlable. L’économie canadienne n’est pas sur le point de subir un effondrement bien que certains établissements bancaires soient en difficultés.