L’activité de l’artisanat du bâtiment reste soutenue, avec une progression de 3 % sur un an au deuxième trimestre 2022. Mais alors que les Assises du BTP vont se tenir le 22 septembre, ces professionnels redoutent un retournement à partir de 2023. C’est ce qui ressort du dernier point de conjoncture de la Capeb. Les artisans du bâtiment déplorent une dégradation de leur trésorerie Selon les données de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment pour le deuxième trimestre, Le volume d’activité a enregistré une hausse de 3 %, un taux proche de la moyenne de 3,5 % observée sur les quatre trimestres précédents. Les travaux de rénovation, notamment ceux liés au confort thermique de l’habitat, sont le principal moteur de ce dynamisme. Le carnet de commandes affiche ainsi une durée cumulée de 101 jours de travail pour la période allant du 1er avril au 30 juin 2022. Si la Capeb juge ce niveau « levé », elle s’inquiète pour l’avenir. Important22 % de ses adhérents déplorent une détérioration de leur trésorerie, contre 8 % qui se réjouissent d’une amélioration. En seulement un trimestre, le solde négatif entre ces deux catégories s’est creusé de 5,7 points. Cette situation est due principalement à la flambée des prix des matériaux Selon la Confédération, qui l’estime à +26 % en juillet dernier (+8 points en trois mois). Certes, 81 % des entreprises la répercutent sur leurs devis, mais à hauteur de 59 % seulement en moyenne. De plus, les retards de livraison compliquent la fixation des délais de validité des devis. Le tassement de l’activité fait craindre un retournement en 2023 Dans l’impossibilité de poursuivre la répercussion des surcoûts indéfiniment alors que l’inflation continue d’augmenter, les artisans du bâtiment sollicitent l’accompagnement de l’État. Et ce, d’autant qu’ils notent un ralentissement de l’activité. En effet, la Capeb estime que Le niveau d’activité progressera de 2 à 2,5 % pour toute l’année, ce qui implique une décélération pour sa deuxième moitié. En comparaison, en 2021, année de la reprise après une année 2020 marquée par la crise et les restrictions, le taux de croissance annuelle de l’activité avait grimpé à 12,5 %. La profession redoute ainsi un retournement en 2023, alors que l’avenir reste incertain. Pour les Assises du BTP de cet automne, la Confédération a annoncé ses revendications : la transparence des prix, au besoin via une mission parlementaire spéciale ; l’indexation des aides publiques aux particuliers afin de les encourager à rénover leur logement sans souscrire un prêt travaux trop important et coûteux ; l’application de la TVA à taux réduit (5,5 %) pour favoriser les groupements momentanés d’entreprises afin de répondre à la demande de travaux d’économies d’énergie ou d’adaptation du domicile des personnes âgées. Le soutien des pouvoirs publics doit permettre à terme de créer des emplois supplémentaires. Selon la Capeb, Environ 15 000 nouveaux postes seront à pourvoir.