Si une reprise sensible des ventes a été constatée en août dernier, le marché automobile européen affiche une baisse significative du volume de transactions sur les trois premiers trimestres de 2022. D’après les chiffres dévoilés par l’ACEA (Association des constructeurs automobiles européens), les immatriculations ont dégringolé de -11,9 %. Et les perspectives pour le reste de l’année ne sont pas reluisantes. Un effondrement des ventes de -11,9 % depuis janvier L’heure est grave pour l’industrie automobile. Alors que les analystes prévoyaient une amélioration sur l’approvisionnement en composants électroniques, la situation semble encore loin de s’arranger. Selon les projections de l’association des constructeurs, environ 9,6 millions de véhicules neufs seraient vendus en Europe cette année, soit un recul de -1 % par rapport à 2021. Important Comparé à 2019, année de référence, le marché automobile européen devrait finir l’année 2022 en repli de -29 %. Déjà avec approximativement six millions d’unités écoulées sur les trois premiers trimestres, il est en baisse de -11,9 %. Une loi européenne pour sécuriser la fourniture de composants Si les volumes de ventes ne cessent de dégringoler, ce n’est pas en raison de l’effritement de la demande. En effet, les Européens sont toujours en quête de véhicules à acheter, mais les constructeurs sont dans l’incapacité de mettre au pas leur production faute de composants électroniques suffisants . Les fabricants de semi-conducteurs et puces peinent à honorer les commandes des constructeurs et parfois, ils priorisent les fabricants de téléphones qui n’hésitent pas à les payer au prix fort. Par ailleurs, si la pénurie de composantes est au cœur de la problématique des constructeurs, qui ne parviennent pas à honorer leurs commandes, les projets d’achat baissent également à cause de soucis de financement. Le recours au crédit auto reste toutefois une solution envisageable pour les futurs acheteurs. Des lendemains encore incertains La situation risque encore de s’aggraver dans les prochains mois avec la dégradation du pouvoir d’achat des ménages et les craintes de récession, anticipe l’ACEA. Pour Oliver Zipse, PDG de BMW et président de l’association, Le retour à la croissance du marché rime avec une meilleure fluidité des chaînes d’approvisionnement et l’élaboration d’une loi européenne pour mieux sécuriser les matières premières critiques. Oliver Zipse Malgré le recul des immatriculations, la majorité des grands constructeurs sont tout de même parvenus à réaliser des profits avec notamment la production importante de véhicules à forte marge et de modèles électrifiés.