Entre les premiers trimestres 2021 et 2022, la production de prêt à la consommation en France a enregistré un rebond de l’ordre de 9 %. En comparaison avec les données d’avant la pandémie, le taux d’augmentation se rapproche même des 10 %. C’est ce que révèlent les statistiques de l’Association des sociétés financières (ASF) reprises par le quotidien Le Parisien. Hausse inégale entre les catégories de crédits à la consommation Entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, les banques et établissements spécialisés ont accordé un total de 11,8 milliards d’euros de crédits à la consommation. Ce chiffre est en hausse de 8,8 % par rapport à la même période en 2021, et de 9,8 % si l’on se réfère aux données des trois premiers mois de 2019. D’après un comparateur de prêt conso, « les contrats signés portent sur un montant moyen de 16 100 euros ». Néanmoins, les petits emprunts sont nombreux : 20 % d’entre eux s’élèvent à moins de 5 000 euros et pour 22 %, le montant varie entre 5000 et 10 000 euros. Le recours accru au crédit répond à l’évolution inégale des salaires et des dépenses de consommation. ImportantPour certains ménages, l’objectif est de compenser l’inflation sur de nombreux produits, sans toucher à leur épargne tandis que pour les familles modestes qui n’ont que peu ou pas d’économies, ces « apports » permettent de régler les charges fixes, en particulier les factures d’énergie. Des évolutions hétérogènes pour les différentes catégories de prêt conso Toutefois, de nettes disparités sont observées entre les différentes catégories de prêts. Les nouvelles souscriptions pour le financement de véhicules ont largement baissé, aussi bien sur le secteur du neuf (-18,3 %) que celui de l’occasion (-4,3 %). Au total, le montant des emprunts pour un achat classique a chuté à 351 millions d’euros (-18,3 %), contre 1,93 milliard d’euros (+7,1 %) pour la location avec option d’achat (LOA), en plein essor. Les autres catégories connaissent des progressions marquées sur le premier trimestre 2022. Deux segments sortent du lot : les crédits renouvelables (2,23 milliards ; +13,9 % en 12 mois) et les prêts personnels non affectés (3,54 milliards ; +16,1 % sur un an et +8,3 % par rapport aux performances de janvier-mars 2019). La tendance est également au repli pour « l’amélioration du foyer », dont la production atteint 1,38 milliard d’euros (+5,4 %). Elle couvre les acquisitions d’appareils électroménager et multimédia, ainsi que les petits travaux de rénovation. Pas d’impact sur le surendettement à court terme ImportantLe regain d’intérêt des Français pour le crédit conso n’a pour le moment pas d’impact négatif significatif sur le surendettement. Au contraire, les chiffres publiés par la Banque de France pour le premier trimestre 2022 montrent une baisse de 13 %. Au total, sur les trois mois, les commissions dédiées au surendettement au sein de l’institution ont reçu 39 113 dossiers, contre 45 000 à la même période en 2021. Denis Beau, le premier sous-gouverneur, a ainsi confirmé un « mouvement baissier initié depuis plusieurs années ». Néanmoins, le bilan n’est pas tout rose, et il convient de rester prudent. Car si le nombre de foyers surendettés en France a diminué, ceux concernés ont de plus en plus de mal à s’acquitter de leur dû. Entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, environ 190 000 ménages ont rencontré des difficultés dans le remboursement de leurs prêts bancaires. Selon la Banque de France, « ce chiffre est en hausse de 15 % sur un an ».