Le marché des prêts à la consommation confirme sa bonne santé, avec un encours de 200 milliards d’euros (hors crédit renouvelable) à fin septembre 2022. Le taux de croissance annuelle s’affiche à 4,1 %. Cependant, la faiblesse des taux d’usure commence à peser sur le secteur, notamment pour les emprunts les plus conséquents. À retenir La production de crédits à la consommation est en croissance de 41, sur un an en septembre 2022. Les taux d’usure bas pour les prêts conso de plus de 6 000 euros entrainent l’exclusion des profils modestes à qui les banques appliquent des intérêts élevés. Les crédits de moins de 3 000 euros et moins de 6 000 euros restent accessibles grâce à des taux d’usure très élevés. Taux d’usure pénalisant pour les crédits conso de plus de 6 000 euros Le dernier rapport de la Banque de France montre une « production des crédits à la consommation en hausse constante ». Depuis le troisième trimestre 2022, elle affiche une progression moyenne de 6 % et sur une année glissante en septembre, elle a gagné 4,1 %. Son évolution s’oppose à celle des prêts immobiliers, qui diminue mois après mois depuis avril. Néanmoins, dans les deux catégories, les taux d’usure constituent une problématique de taille. Pour rappel, il s’agit du taux maximum que les banques peuvent appliquer. Ce plafond fixé par type et durée de prêt est mis à jour tous les trois mois. ImportantCette année, il est resté à des niveaux très bas, en particulier pour les financements du montant de plus de 6 000 euros (5,33 % au 1er octobre jusqu’au 31 décembre 2022). Or, la banque centrale indique que les nouvelles souscriptions se faisaient à un taux de 3,9 % à la rentrée. Dès lors que l’on ajoute d’autres frais, comme le coût de l’assurance emprunteur, la limite est dépassée, entrainant automatiquement un refus de prêt. Tous les Français ne sont cependant pas affectés de la même manière. En effet, ceux qui disposent de revenus confortables avec un dossier solide peuvent négocier un taux compris entre 1 ou 2 %. À l’inverse, les ménages moins aisés accèdent à des conditions moins attractives et sont donc pénalisés. Exclusion de certains profils des gros financements L’Association française des sociétés financières (ASF) déplore un accès encore plus complexe aux crédits d’un montant supérieur à 6 000 euros pour certains profils. Selon Françoise Palle Guillabert, sa déléguée générale, Avec un écart qui continue à se resserrer, les emprunteurs en CDD ou en intérim se retrouvent privés de fonds pour réaliser de gros projets comme la rénovation de leur logement ou l’achat d’une voiture. Pourtant, selon l’ASF, les financements de plus de 6 000 euros représentent 40 % de sa production totale. Françoise Palle Guillabert En plus d’avoir fermé le robinet pour ces clients, les banques ont supprimé les contrats à longue maturité. Or, une durée longue permet de lisser dans le temps le coût global du crédit. Encore un coup dur pour les foyers déjà en difficulté. Heureusement, les petits prêts, généralement contractés pour acquérir du mobilier, un petit appareil électroménager ou du mobilier, sont épargnés. Le taux d’usure pour les crédits de moins de 6 000 euros dépasse en effet 10 % et pour un montant inférieur à 3 000 euros, le taux plafond est très généreux, à plus de 21 %. Le risque d’excéder le taux d’usure est donc quasiment nul.