Dans le cadre du plan sur le climat et la santé visant notamment à accélérer la conversion électrique, le Sénat américain vient de voter l’adoption d’un projet de loi portant sur la mise en place d’un crédit d’impôt qui peut atteindre 7 500 dollars pour l’acquisition d’un véhicule zéro émission. Si le dispositif profite aux constructeurs américains, il est pointé du doigt par l’Union européenne. Et pour cause, ce bonus ne s’applique qu’aux voitures fabriquées dans le pays et dotées de batterie « made in USA ». Une mesure impactant les échanges commerciaux transatlantiques La Commission européenne critique les nouvelles dispositions sur le crédit d’impôt octroyé par le gouvernement américain aux acheteurs de véhicules non polluants. ImportantPour Bruxelles, il s’agit d’un dispositif qui favorisera obligatoirement les constructeurs américains au détriment des firmes étrangères. Les véhicules produits par ces dernières coûteront en effet plus cher aux acquéreurs qui se verront éventuellement dans l’obligation de revoir le montant de leur crédit auto à la hausse. Selon sa porte-parole, Miriam Garcia Ferrer, Cette prime n’est pas conforme aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui prône des mesures équitables pour tous les membres concernant les dispositions prises ». Miriam Garcia Ferrer Sans compter que cette mesure contrecarre les ambitions de l’UE qui prévoit de maximiser sa propre production de batteries électriques en investissant massivement dans le domaine. Un bonus trop restrictif pour les constructeurs automobiles Cette inquiétude est partagée par l’Alliance pour l’innovation automobile qui rassemble les constructeurs américains et étrangers. Son PDG, John Bozzella, Estime que si le crédit d’impôt contribue à accélérer la transition électrique, les exigences concernant son attribution constitueront un frein à l’atteinte de l’objectif de l’administration Biden qui est de commercialiser 50 % de voitures vertes en 2030. John Bozzella En effet, il affirme que près des trois quarts des véhicules électriques actuellement sur le marché outre-Atlantique ne seraient pas compatibles avec ce bonus. John Bozzella Il préconise dès lors la modification éléments qui définissent la provenance des composantes des batteries. L’Alliance pour l’innovation automobile exhorte ainsi le gouvernement à Inclure des pays de production qui ont des accords de défense collective avec les États-Unis, comme les membres de l’OTAN, le Japon et autres… Quoi qu’il en soit, pour l’instant, cette loi doit encore avoir le feu vert de la Chambre des représentants avant d’être promulguée.