Lors de l’élaboration de l’accord-cadre, les partenaires sociaux avaient émis la proposition de réserver le compte personnel de formation (CPF) à l’acquisition de compétences débouchant sur un emploi concret. Si l’on s’en tient aux textes, le passage du permis de conduire ne semble plus faire partie des projets pouvant être financés via ce dispositif. Mais le gouvernement n’abonde pas dans le sens des partenaires sociaux. Un sursis pour le permis de conduire Comme les frais d’études supérieures, le coût de la formation pour l’obtention d’un permis de conduire est conséquent et rares sont ceux qui peuvent l’assumer sans recourir à un prêt personnel ou solliciter une aide. Cependant, pour ceux qui en sont titulaires, le CPF ôte une épine du pied puisqu’il peut justement servir à payer la formation pour l’obtention de cette autorisation officielle et légale de prendre le volant. Mais selon le point de vue de certaines organisations syndicales, le permis ne constitue pas un élément essentiel dans l’accomplissement de la tâche professionnelle (sauf dans quelques secteurs), ce à quoi devrait être consacré le CPF. ImportantNéanmoins, le gouvernement ne semble pas enclin à couper l’herbe sous le pied des futurs conducteurs et maintient (pour une durée encore indéterminée) le dispositif, ce dernier pouvant également financer des cours de langues si le bénéficiaire le souhaite. Le bénéficiaire peut donc toujours utiliser son compte personnel pour financer toute ou partie de ses cours pour l’obtention du fameux sésame pour la conduite. D’ailleurs, avec l’apprentissage des langues, le permis de conduire a constitué, en 2020, une grande part des formations sollicitant le CPF (respectivement 17 % et 12,8 %). L’importance du permis de conduire pour la vie professionnelle Pour justifier le maintien du financement des cours de conduite via ce dispositif, le gouvernement insiste sur l’importance de ce précieux sésame, considérant qu’à l’heure actuelle, la capacité de prendre le volant constitue un élément essentiel pour accéder à un emploi. Un avis partagé par le président de la République lui-même. Toutefois, le maintien du permis parmi les formations éligibles n’est pas définitif et il se peut que les organisations syndicales réclamant la fin du dispositif finissent par obtenir gain de cause. Si tel est le cas, que les futurs conducteurs ne s’inquiètent pas, des alternatives existent et la possibilité qu’apparaissent d’autres dispositifs à l’avenir n’est pas non plus à écarter.