Le total des créances immobilisées, créances impayées et créances douteuses au Maroc, se chiffre à 6,68 milliards de DH. Malgré le montant qui paraît énorme, la Bank Al-Maghrib affirme qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer même si les créances en souffrance suivent une courbe ascendante régulière depuis 24 mois et que la situation a été accentuée par la crise sanitaire. Selon l’explication du wali de la banque centrale marocaine, la politique monétaire accommodante adoptée par l’institution a permis de préserver les ratios de solvabilité des banques. Le secteur bancaire est actuellement dans un ratio global d’environ 15 % et un ratio de fonds propres de première catégorie autour de 11 %. Les banques ne devraient pas fermer les vannes du crédit Important Entre l’été 2020 et l’été 2021, les impayés des clients particuliers ont enregistré une hausse de +9,4 % et ceux des entreprises privées ont bondi de +8,4 %. D’après le Conseil de la BAM, cette tendance haussière est observée depuis 2019. Mais les banques ne devraient pas fermer les vannes du crédit Souligne le Wali, étant donné que la banque centrale a satisfait toutes les demandes de financement afin de garantir leur solvabilité et leur liquidité. D’ailleurs, le taux directeur va être maintenu à son niveau actuel (1,5 %) afin de garantir que les créances en souffrance soient bien provisionnées. Plus de 500 000 demandes de report Le gouverneur de la BAM a précisé que Les banques ont reçu plus d’un demi-millier de demandes de report de crédit, d’une valeur totale de 124 milliards de DH. Mais jusqu’ici, seules 9 % de ces dettes ont été déclassées, et plus de 70 % ont été réglées. Le reste fait l’objet de rééchelonnements ou demeure tout simplement impayé. Quoi qu’il en soit, la banque centrale incite les établissements financiers à demeurer flexibles en dépit de la hausse des impayés, lesquels s’élèvent actuellement à 17 milliards de DH. Jusqu’ici, le secteur bancaire fait preuve de résilience face à la crise, mais il n’est pas encore possible d’anticiper l’évolution de ces créances d’ici la fin de l’année.