La dette publique des pays de l’UE dépassait 100 % du PIB à la fin du premier semestre 2021. En un an, son niveau a progressé de 8 points, et pour Bruxelles, il est temps d’aborder ce sujet sensible. La Commission a ainsi ouvert un débat sur la manière de réformer les règles budgétaires de la zone euro en vue de réduire la dette publique sans toutefois affecter une croissance encore fragile, mais soutenable. Mais apparemment, la tâche s’avère difficile, car les avis divergent entre les pays de l’Europe du Nord et ceux du Sud. Les premiers, dont les finances publiques sont plus équilibrées, souhaitent établir des règles plus strictes. De leur côté, les pays du sud comme l’Italie, la France, et l’Espagne, plus endettés, proposent d’exclure les investissements verts du calcul des déficits. Une restructuration de la dette souveraine s’impose Outre les divergences de points de vue sur la manière de réviser les règles, le débat sur la définition de l’investissement vert se prolonge, étant donné que chacun a sa perception subjective de cette notion. Important En tout cas, Bruxelles déclare vouloir simplifier les règles existantes et être à l’écoute de tous les États membres de la zone euro. D’ailleurs, la réduction des déficits sera difficile pour les pays dont la dette représente 160 % ou 200 % du PIB si ces derniers se réfèrent aux exigences de la règle actuelle. L’orthodoxie financière ne semble pas être la solution adéquate, car cette politique compromettra la croissance économique. Ces pays devraient ainsi engager une restructuration de leurs dettes souveraines afin de réduire leurs déficits budgétaires. Ceci peut prendre la forme d’un refinancement, une remise de dettes ou encore d’un rééchelonnement. Dans le cas d’un refinancement, l’État emprunte de l’argent sur les marchés financiers en émettant des OAT. Ce mécanisme s’apparente quelque peu à celui du crédit revolving, car il permet à l’État d’obtenir l’argent nécessaire pour couvrir ses besoins de financement. Lutte contre le changement climatique La réduction de la dette publique ne devrait pas entraver la croissance économique ni les efforts déployés pour lutter contre le changement politique Paolo Gentiloni Souligne le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni. La consultation lancée par Bruxelles lui permet d’élaborer des orientations qu’elle entend présenter aux pays membres de l’UE au cours du premier trimestre 2022.