À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement vénézuélien ne lésine pas sur les moyens pour contrer l’inflation engendrée par la crise sanitaire. Trois nouveaux billets de gros montant ont récemment été imprimés et mis en circulation. Toutefois, la valeur desdits billets reste relativement faible. Le dollar américain prévaut La décision du gouvernement vénézuélien d’imprimer de nouveaux billets de 200 000, 500 000 et 1 000 000 de bolivars peut sembler curieuse, sachant que dans le pays, les habitants sont plus enclins à utiliser le dollar. La monnaie américaine est, en effet, plus pratique à l’usage, ne serait-ce que par le nombre de chiffres inscrits sur les montants. ImportantIl faut savoir que la monnaie locale se dévalorise tellement que les trois nouveaux billets réunis présentent une valeur inférieure à un dollar. En gros, avec le billet d’un million de bolivars en poche, un Vénézuélien aurait à peine de quoi s’acheter un kilogramme de tomates. Mais le gouvernement reste persuadé que l’émission de ces grosses coupures contribuera à freiner l’hyperinflation qui touche le pays dernièrement, et qui a été exacerbée par la crise sanitaire. En 2020, l’inflation a atteint les +3 000 %, d’où l’urgence de décision de la part des instances compétentes. Le cash est très peu utilisé On l’aura compris, l’usage de la monnaie vénézuélienne dans sa forme fiduciaire n’est pas très répandu. Lorsqu’ils n’utilisent pas le dollar américain, les citoyens préfèrent se tourner vers la carte de crédit. Le virement bancaire est également une pratique plébiscitée. La monnaie bolivar en tant que telle ne circule en grand nombre que dans les transports publics. Une initiative contestée Certains économistes et observateurs émettent de grands doutes concernant cette stratégie. Selon eux, non seulement l’apparition de ces billets sur le marché n’arrêtera pas l’inflation, mais pourrait également affaiblir le pouvoir d’achat des citoyens. Ces observateurs rappellent que, mis à part le kilo de sel, les prix de tous les produits de première nécessité dépassent le million de bolivars. Réduire le nombre de billets ne rendra pas les denrées moins chères.