Bien qu’il n’y ait aucune raison de s’inquiéter, les prix des biens sont en train de remonter légèrement. D’une année à l’autre, la progression avoisine 1 % dans l’Union européenne, contre 1,4 % outre-Atlantique. L’augmentation des prix des matières premières, la croissance économique mondiale et les relocalisations des entreprises suite à la pandémie risquent toutefois d’entraîner une hausse durable des prix à la consommation. Bonne ou mauvaise inflation Plusieurs facteurs font craindre une hausse généralisée et durable des prix à la consommation. Il est utile de rappeler que l’inflation liée aux systèmes monétaires internationaux, qui se ressent essentiellement dans les prix des valeurs boursières, obligataires et immobilières, n’a jamais disparu. Ces bulles financières ont jusque-là masqué l’inflation traditionnelle. Ce qui n’est plus le cas. Elle transparait désormais dans les prix à la consommation. Il reste à savoir si cette inflation sera bonne ou mauvaise pour l’économie. Important Il convient en effet de distinguer la bonne inflation – une hausse des prix qui demeure supportable pour la majorité des ménages et qui est bénéfique pour l’économie –, de la mauvaise qui affecte le pouvoir d’achat des consommateurs et brise le cycle vertueux de l’« investissement – emploi – consommation – inflation ». Cette dernière est historiquement à l’origine des périodes de stagflation suivant les grandes crises économiques comme lors des chocs pétroliers et la crise financière de 2008. Une hausse des prix qui touche toutes les matières premières Les observateurs redoutent que l’inflation qui menace de déferler dans l’Hexagone et l’ensemble de l’Union impacte négativement la dynamique économique. En effet, elle tire son origine d’une progression généralisée des cours des matières premières. À titre d’illustration, le baril de pétrole a enregistré une hausse de +330 % par rapport aux cours du printemps 2020. L’indice CRB de l’ensemble des matières premières a bondi de +65 %. Le blé présente une augmentation de +37 %. Le cours du fret maritime a flambé (+190 %) et atteint un niveau le plus élevé depuis 2008. Important Avec sa croissance molle, le pays risque de mal supporter ce choc inflationniste et de se retrouver dans une récession, estiment les analystes. Pire encore, l’amplification de l’inflation peut se traduire par une hausse des taux d’intérêt des dettes publiques et du coût du crédit. C’est d’ailleurs déjà le cas dans bon nombre de pays. En France par exemple, l’OAT à 10 ans est redevenu positif depuis juin 2020.