Si la pandémie a détruit des millions d’emplois aux États-Unis, elle aura quand même permis à des millions de ménages de mettre de l’argent de côté. Ce sont notamment les personnes aux revenus élevés et contraintes de renoncer aux loisirs qui ont le plus profité du confinement. En revanche, les ménages à revenus modestes ont bénéficié des chèques de relance du gouvernement, des allocations chômage supplémentaires et de l’ajournement des mensualités de remboursement de crédits. Un excédent de 1 800 milliards de dollars en onze mois Les ménages américains se sont constitué un bas de laine particulièrement garni au cours des onze derniers mois. Les chiffres publiés par les cabinets Barclays Research et Oxford Economics révèlent que les excédents d’épargne ont atteint 1 800 milliards de dollars. Ceux-ci pourraient même franchir le cap des 2 500 milliards d’ici l’été, selon les estimations de Gregory Daco, chef économiste chez Oxford Economics. ImportantD’après les statistiques du Bureau d’analyses économiques (BEA), le taux d’épargne de la population est passé de 7 % en moyenne à 33 % en avril 2020, soit un niveau inédit. Il a connu une baisse pour ensuite remonter à 20,5 % en début d’année 2021 suite à l’adoption du plan de 900 milliards à la fin de l’année. Il pourrait poursuivre sa hausse avec le nouveau plan de relance de près de 1 900 milliards de l’administration Joe Biden. D’importantes disparités entre les foyers Si les Américains ont fortement thésaurisé l’année dernière, il existe cependant de fortes disparités entre les différentes catégories sociales. D’après un sondage mené par l’institut indépendant Pew Research Center, 53 % des ménages à très hauts revenus ont pu épargner en 2020, contre seulement 43 % pour les personnes à revenu moyen et 34 % pour les ménages très modestes. Ces derniers ont été contraints de mettre de l’argent de côté pour pouvoir faire face aux incertitudes. Par ailleurs, 47 % des adultes avec des revenus très bas ont du mal à économiser, contre 25 % pour ceux à revenu moyen et 8 % pour ceux à revenu élevé. Un fort rebond de la consommation ? Les observateurs se demandent si cette épargne pourra relancer la consommation qui était excessive d’avant la crise. Les analystes de Barclays anticipent des dépenses à outrance pour les ménages cette année surtout après ces mois de privation, les obligeant à puiser dans leur bas de laine. Toutefois, Gregory Daco n’est pas de cet avis et affirme qu’ Il sera difficile de rattraper les dépenses non consommées depuis un an même s’il y a une forte reprise de la consommation. Gregory Daco Par ailleurs, l’économiste table sur une baisse des demandes de crédits à la consommation.