L’impact de la pandémie de coronavirus sur l’industrie française s’avère être moins important comparé à celui de la crise financière de 2008. Ce constat ressort de l’analyse du président de France Industrie, l’organisation professionnelle représentative de l’industrie tricolore, Alexandre Saubot. Selon ses explications, les dispositifs d’aide financière mis en place par l’État ont permis à la plupart des acteurs industriels de redémarrer rapidement leurs activités. En effet, un grand nombre de secteurs ont pu relancer leurs productions juste après la fin du premier confinement. Il insiste néanmoins sur la nécessité de préparer dès à présent la sortie de crise afin de limiter la fragilisation des industriels français. Les mesures de soutien économique et social devraient être retirées de manière progressive et en fonction de l’évolution de la situation pour chaque secteur d’activité, souligne ce patron de la société Haulotte. Une structure industrielle moins résistante par rapport à celle de l’Allemagne Bien que les industriels français aient pu reprendre leurs activités à la sortie du premier confinement grâce aux aides de l’État, Alexandre Saubot a tenu à préciser que La structure actuelle n’offre pas de résistance suffisante pour garantir une croissance à moyen terme. Alexandre Saubot D’ailleurs, la reprise économique signifie la reprise des investissements, laquelle va engendrer une hausse des dépenses pour les entreprises. Selon son explication, la forte pression fiscale pénalise les groupes tricolores. Ceux-ci seront obligés de souscrire davantage de crédits que leurs concurrents outre-Rhin afin de pouvoir relancer la croissance. Ceci pourrait ainsi nuire à leur compétitivité et leur performance. La situation reste mitigée Le redémarrage de l’industrie française se fait en douceur. Pourtant, la situation reste contrastée. Pour les secteurs évoluant dans le domaine des équipements pour maison et celui du luxe pour les particuliers, le marché affiche un dynamisme incontestable. La demande progresse également dans le secteur automobile et pour les entreprises du secteur agroalimentaire ciblant les ménages. En revanche, les industriels, dont les clients sont des professionnels du tourisme et de la restauration, se trouvent dans une situation critique. Il en est de même pour les acteurs de l’industrie aéronautique, un des secteurs les plus durement affectés par la crise sanitaire.