Souscrire un crédit pour en rembourser un autre. La pratique est fortement déconseillée. Mais l’emprunteur n’a parfois pas d’autre choix que de procéder ainsi. En temps de crise sanitaire et de confinement, les ménages modestes se retrouvent davantage exposés à cette spirale de la dette. Pour ces derniers, assainir leur situation financière devient presque impossible. Un cercle vicieux Depuis la crise liée à la pandémie de la Covid-19, l’économie du pays va mal. Les deux mois de paralysie occasionnés par le premier confinement ont déjà mis à rude épreuve la santé financière de nombreux ménages. À l’heure où le gouvernement appelle à la relance de la consommation, ces mêmes ménages sont dans une situation si précaire que, pour pouvoir à nouveau dépenser, il leur faut contracter un nouveau crédit. En effet, même s’il a été établi que les Français ont épargné en masse, certains ont été confrontés à de grandes difficultés, si bien qu’ils n’ont pas pu mettre de l’argent de côté. Déjà fortement endettés, ces derniers devront donc prendre le risque d’aggraver encore plus leur situation, dans l’espoir que leur contribution puisse améliorer le contexte économique global et que, par effet « domino », ils finissent par profiter des retombées positives. La menace du surendettement plane Le scénario évoqué ci-dessus représente la vision la plus optimiste concernant la sortie de crise. Mais s’il y a bien une chose qui perdure en ce moment, outre le virus, ce sont les incertitudes. Celles-ci font penser que le pire peut encore survenir et que les ménages déjà en situation délicate peuvent se retrouver surendettés. Les chiffres de l’année 2020 font état d’un net recul du nombre de dossiers de surendettement déposés auprès des autorités compétentes, mais ces indicateurs peuvent être trompeurs. Important Ce repli résulte surtout du fait que pendant une longue période, tout a été mis à l’arrêt. En aucun cas, il ne témoigne d’une amélioration de la situation des ménages. Au contraire, ces ménages sont plus que jamais exposés au surendettement et, par ricochet, leur défaillance pénalisera les établissements financiers. Les observateurs estiment à plus de 12 milliards d’euros les créances qui vont devenir douteuses ou qui risquent tout simplement d’être perdues.