Outre-Rhin, l’offensive des constructeurs automobiles contre Tesla est en marche. En 2020, la part des immatriculations de voitures électriques et hybrides rechargeables a quadruplé. Et le patron de Volkswagen a d’ores et déjà son intention de s’imposer comme un acteur majeur sur ce marché, en s’appuyant sur le marché local. Croissance de 300 % de la part des véhicules électriques et hybrides sur les ventes ImportantAlors que la proportion de véhicules électriques et hybrides sur l’ensemble des ventes outre-Rhin se situait à 3 % à peine en 2019, elle a grimpé à 13,5 % l’an dernier. Dans le détail, les 194 163 exemplaires 100 % électriques ont été écoulés en 2020, un chiffre en hausse de 207 %, tandis que quelque 200 000 hybrides rechargeables ont trouvé preneur, enregistrant une augmentation de 342 %. En comparaison, côté français, malgré un essor notable, seuls 185 500 modèles à batterie ont été mis à la route. Si ce pourcentage peut sembler minoritaire, par exemple par rapport à la Norvège, le centre pour l’automobile de Duisburg (CAM) révèle que L’Allemagne suit directement la Chine au classement des plus gros marchés de voitures zéro émission. Le centre anticipe par ailleurs 900 000 immatriculations de véhicules électriques par an d’ici à 2025, Lesquelles pèseraient alors 27 % du segment du neuf. Une croissance portée par les subventions L’essor fulgurant des voitures propres est attribué en premier lieu à la crainte des sanctions européennes relatives aux rejets de CO2. Mais il faut également compter avec l’attrait des dispositifs de soutien intégrés dans le plan gouvernemental de relance de l’économie. En effet, jusqu’en 2025, l’acquisition d’une voiture purement électrique donne droit à une aide de 6 000 euros accordée par l’État, à laquelle s’ajoutent 3 000 euros de prime venant du constructeur. Et en fonction de la région de résidence de l’acheteur, il peut potentiellement prétendre à des aides de la collectivité, limitant le cout d’un éventuel prêt auto. Malgré le gain de popularité des véhicules, certains experts redoutent un « feu de paille ». D’une part, la part des hybrides est importante, donc l’impact écologique ne sera vraiment perceptible qu’en cas de modification durable des habitudes de conduite et de chargement régulier. D’autre part, comme en France, les acteurs de la filière soulèvent le frein que constitue l’insuffisance des infrastructures de recharge. Pour l’instant, seulement 3 % du million de points de recharge promis par le gouvernement sont installés. En complément, depuis fin novembre, le déploiement de stations privées est subventionné à hauteur de 900 euros. ImportantLa Banque allemande d’investissement (KfW) s’est déjà engagée à débloquer la somme nécessaire au subventionnement de 90 000 bornes.