Acheter à crédit, payer en plusieurs fois… Cela fait partie des mœurs en matière de commerce. Mais avec la crise sanitaire, les autorités s’inquiètent des éventuels impacts de ces pratiques sur les finances des ménages, comme le risque de surendettement. Pour éviter que celles-ci ne finissent par pénaliser les consommateurs, des députés suggèrent une régulation. Une fausse bonne idée ? Alors que les députés se penchent sur une proposition de loi visant à encadrer les paiements fractionnés, les principaux acteurs du secteur estiment que cette crainte est exagérée et infondée. Important Selon ces professionnels, le nombre de personnes ayant recours à ce type de crédits ne permet pas à lui seul de prouver l’existence d’un lien entre cette pratique et l’endettement grandissant des ménages. Pour appuyer leur argument, le patron et co-fondateur d’Alma, une start-up spécialisée dans le domaine, rappelle que Les consommateurs qui sollicitent les paiements fractionnés le font en toute connaissance de cause et qu’ils ne le font que s’ils en ont effectivement les moyens. La régulation : une idée inspirée de ce qui se pratique outre-Manche Le discours du patron d’Alma ne convainc visiblement pas les députés, lesquels exhortent les autorités à réguler ce marché qui a aujourd’hui, plus que jamais, le vent en poupe. En 2019, les encours de crédits relatifs aux paiements fractionnés ont atteint les 6 milliards d’euros. Alors que la France est encore en pleine réflexion concernant la mise en place ou non de cette régulation, le Royaume-Uni a déjà franchi le pas. La mise en œuvre s’est faite suite à l’alerte donnée par 70 députés du parti travailliste, lesquels sont à l’origine du mouvement « Stop the Klarnage ». Leur appel a reçu le soutien du régulateur FCA. Pour revenir en France, les principaux acteurs ne sont clairement pas enthousiastes par rapport à cet éventuel encadrement. Pour l’éviter, certaines entreprises comme PayPal promettent davantage de transparence sur les contrats de crédit passés avec leurs clients. Autrement dit, en tout temps, le consommateur peut avoir un aperçu de ses finances et donc davantage d’éléments pour décider s’il confirme ou non son achat avec paiements fractionnés.