Même dans l’hypothèse où la Belgique parviendrait à éradiquer le coronavirus sur son territoire, la consommation des ménages ne devrait pas connaître un bond significatif. En effet, la pandémie et le confinement ont contraint les Belges à la prudence, et ce, alors même que bon nombre d’entre eux n’ont été que peu impactés financièrement par la crise. Cet attentisme devrait ainsi se poursuivre, même une fois la pandémie maîtrisée. C’est en tout cas la conclusion d’une étude récente. Avec ou sans covid-19, les Belges continueront d’être attentifs à leurs dépenses Bien que le nombre de contaminations au coronavirus soit toujours élevé dans le monde, les campagnes de vaccination poussent à l’optimisme. Quoique, pour les Belges, « être optimiste » n’implique pas forcément d’être imprudents financièrement parlant, même dans le cas où la crise sanitaire serait officiellement maîtrisée. ImportantUn sondage récent s’est intéressé aux projets envisagés par les Belges en cas d’éventuelle sortie de crise. Sur les 1 400 personnes interrogées, 47 % d’entre elles ont affirmé ne pas vouloir puiser dans l’épargne qu’elles ont pu constituer l’année dernière. Cette grande prudence dont elles font preuve peut toutefois paraître curieuse, sachant que pour 73 % d’entre elles, la crise économique qui a découlé de la pandémie n’a eu que très peu d’impact sur leurs revenus. D’après toujours l’enquête, le montant total des épargnes accumulées par les Belges en 2020 a culminé à 13,8 milliards d’euros, un montant record auquel il faudrait encore rajouter les 12,4 milliards d’euros de dépôts effectués sur les comptes courants. Un frein pour la relance économique L’attitude prévoyante des ménages belges est compréhensible, d’autant que la pandémie est encore loin d’avoir livré son épilogue. Toutefois, en refusant de relancer la consommation, ces derniers entravent la relance économique et contribuent involontairement à accroître les risques de récession pour le pays. En boudant le marché des crédits à la consommation, ils privent, par exemple, les organismes financiers d’une reprise d’activité qui leur est pourtant vitale. Selon les chiffres communiqués par les auteurs de l’étude, 30 % des billets de banque en circulation sont désormais en phase dormante, c’est-à-dire qu’ils ne sont ni réinjectés sur le marché ni réinvestis pour produire de la plus-value et ainsi stimuler l’économie. Au contraire, cette attitude passive des consommateurs favorise l’inflation.