Sous l’effet de la hausse des taux longs aux États-Unis, les taux des OAT à 10 ans dans la zone euro sont repassés en territoire positif. Pour la France, ce taux établi à 0,13 % vers fin avril est reconnu comme étant le plus élevé depuis 2019. Ainsi, les obligations émises par l’État français dernièrement sur une échéance de 10 ans et dont le montant se chiffre à 6,81 milliards d’euros seront payées à ce taux. Pour les analystes financiers, ceci signifie qu’un vent d’optimisme souffle sur les marchés financiers : les investisseurs n’appréhendent pas une remontée durable de l’inflation, et ce, malgré l’envol des taux américains suite à l’annonce du plan de relance par Joe Biden. De son côté, la BCE craint une progression vertigineuse des taux d’intérêt réels, laquelle pourrait compromettre la reprise économique. Un mouvement impulsé par l’augmentation des taux longs américains Important Ce mouvement haussier des taux de l’OAT à 10 ans dans la zone euro est impulsé par l’augmentation des taux longs américains (+0,7 % entre fin 2020 et mi-avril 2021). Pour la France, la remontée des taux a commencé au début de l’année 2021 et ils sont repassés en territoire positif depuis la deuxième moitié du mois d’avril. La tendance pourrait se confirmer étant donné que la FED envisage de corriger ses taux directeurs en vue d’éviter une surchauffe économique. Dans ce cas, la BCE pourrait être tentée de maintenir ses taux dans la cible en adoptant une politique de CCT. Ceci consiste à s’engager à acheter assez d’obligation afin d’éviter que le taux dépasse son objectif, et à annoncer un taux cible des obligations à différentes échéances (entre 3 et 10 ans). Cette politique difficile à mettre en œuvre dans la zone euro lui permettrait de contrôler les taux d’intérêt court terme. Les particuliers devraient alors s’attendre à une hausse progressive des taux des prêts immobiliers et des crédits à la consommation. La BCE ne permettrait pas une envolée des taux Dans ses interventions publiques, Christine Lagarde a réitéré à plusieurs reprises que la BCE ne laisserait pas les taux d’intérêt s’envoler. Elle n’a pas toutefois précisé le seuil à ne pas dépasser.