La baisse significative des dettes des particuliers et des entreprises est l’une des conséquences majeures de la crise sanitaire au Liban. D’après les chiffres communiqués par la Banque centrale du pays, ce repli concerne tous les secteurs. Cette situation est logique puisqu’à un moment donné, les établissements de crédit du pays ont gelé l’octroi de prêts afin de limiter les risques de défaillance. Des baisses à deux chiffres un peu partout Selon la synthèse publiée par la Banque du Liban (BDL), l‘encours des crédits a considérablement régressé dans tous les secteurs d’activité. Et il ne s’agit pas d’un petit repli puisque sur une année glissante (de fin 2019 à fin 2020), toutes les baisses constatées sont à deux chiffres. Comme les crédits alloués à la construction engagent les sommes les plus importantes, sans grande surprise, ce secteur a enregistré le recul le plus significatif. En une année, le volume des crédits en cours de remboursement dans ce domaine a diminué de -36,4 %. Le secteur de l’industrie mobilise également de grosses sommes d’argent. Après la construction, il s’agit du secteur qui a subit la baisse la plus marquée, à savoir -32,5 %. Sur la troisième marche du podium figurent le commerce et les services, avec un recul de -31,8 %. Le fléchissement le moins prononcé concerne les prêts personnels, soit -18,8 %. Globalement, le volume total des crédits en cours fin 2020 s’est contracté de -28,2. La crise sanitaire en toile de fond Certains pourraient voir dans cette baisse quelque chose de positif puisqu’elle signifie un ralentissement de l’endettement des ménages. Mais il ne faut pas oublier que la consommation est un moteur de l’économie. Or, depuis l’apparition de la crise sanitaire, la tendance est à l’épargne pour ceux qui en ont les moyens. Les ménages les plus modestes, pour leur part, n’ont tout simplement pas les moyens de souscrire un prêt. Les établissements bancaires contribuent également à la baisse. Important Toujours sur fond de crise, ils sont moins enclins à prêter, craignant une défaillance de la part des emprunteurs. Ainsi, les banques libanaises ont fermé les robinets du crédit dès la fin de l’été 2019, après s’être assuré que les emprunteurs, le maximum notamment, régularisent leur situation.